Citec Bordeaux : En grève !08/12/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/12/une-1691.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Citec Bordeaux : En grève !

Depuis le 22 novembre, la quasi-totalité des travailleurs de la Citec, à Bordeaux, sont en grève reconductible.

La Citec est une entreprise de 160 salariés, disséminés sur 14 sites en France, spécialisée dans la fourniture de bacs-poubelles et dans le nettoyage de ce matériel.

La grève est surtout suivie au Plessis-Bouchard, dans la région parisienne, et à Bordeaux où la Citec emploie une quarantaine de personnes, suite à la concession d'un marché passé avec la Communauté urbaine de Bordeaux, qui regroupe Bordeaux et les plus grosses communes de sa banlieue.

Le travail commence à 5 heures du matin et nécessite l'utilisation de produits désinfectants qui irritent les yeux, la gorge et font tousser. Mais la direction se refuse à nous informer des dangers de leur utilisation. Les travailleurs de la Citec perçoivent un salaire voisin du Smic, auquel s'ajoutent des primes de rendement, quand il y en a.

Le mouvement a démarré à l'annonce de négociations sur les 35 heures. Avant toute négociation à ce sujet, les travailleurs ont exigé de discuter de la question des salaires : ils réclament une augmentation mensuelle de 350 F, avec effet rétroactif au 1er janvier 2000.

A Bordeaux, ils revendiquent en outre la réintégration de leur camarade, délégué syndical CGT, que la direction a licencié après lui avoir fait subir des pressions de toute sorte pendant plus d'un an.

A cela s'ajoutent d'autres revendications, comme l'alignement de la prime de panier de tous les sites sur celle de Bordeaux, la plus élevée (40 F par jour), la transformation des emplois en intérim en emplois avec contrat à durée indéterminée, l'amélioration des conditions d'hygiène en incluant le temps de nettoyage des véhicules dans le temps de travail...

Après plus d'une semaine de grève, la direction continue à faire la sourde oreille et durcit le ton.

En guise d'augmentation de salaire, elle propose 200 F brut, ce qui est jugé inacceptable par les grévistes, qui tiennent bon et font appel à la solidarité en s'adressant à la population de la Communauté urbaine et surtout aux salariés des entreprises situées dans le secteur de la Zone Industrielle de Bordeaux-Nord où est implantée la Citec.

Les élus de la Communauté urbaine, dont Juppé est le président, déclarent qu'ils n'appliqueront pas intégralement les amendes prévues par le contrat de nettoyage passé avec la Citec si elle n'assure pas ses prestations. Ce geste profite plus à la Citec qu'aux grévistes. Par contre, ils ne prennent nullement position pour qu'une entreprise ayant passé un marché avec eux accorde ce qu'exigent ses salariés.

La direction de la Citec a annoncé qu'elle allait faire appel à une cinquantaine «d'intervenants extérieurs» pour tenter de contrer les effets de la grève.

On en était là à la veille du 4 décembre, mais les travailleurs de la Citec ont voté massivement la poursuite de la grève et la direction risque de s'apercevoir qu'il y avait un os au fond de ses poubelles.

Partager