Courriers d’Ile-de-France : En grève pour de meilleurs salaires01/12/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/12/une-1690.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Courriers d’Ile-de-France : En grève pour de meilleurs salaires

Depuis le mardi 14 novembre, 80 % des chauffeurs de la CIF (Courriers de l'Ile-de- France) sont en grève totale. Le premier jour, les cars ont tourné pour assurer les services scolaires, mais devant l'intransigeance du patron dans un simulacre de négociations, les chauffeurs ont arrêté tout service. Pendant une semaine, des piquets de grève se sont installés jour et nuit aux entrées, ainsi qu'à l'atelier de Saint-Soupplets, ou au siège social du Mesnil-Amelot. Aucun car n'est sorti à ce moment-là des dépôts de Tremblay (93), Dammartin (77) et Goussainville (95).

Le patron a « lâché » 0,5 % puis 0,6 % d'augmentation, alors qu'il s'était déjà engagé dans les négociations lors du passage aux 35 heures à 1 % d'augmentation. Les travailleurs demandent bien plus comme augmentation de salaire, chiffrée à 1 200 F, avec notamment l'intégration de primes dans le salaire de base (prime de non-accident, prime de technicité), le paiement des temps de coupure, une indemnité de transport (qu'ils n'ont pas), le respect des accords des 35 heures et de RTT. Actuellement certains chauffeurs ne peuvent pas prendre leurs jours de RTT.

Ces revendications et d'autres, le patron ne veut pas en entendre parler, alors que la société dégage des bénéfices et qu'elle reçoit des subventions dans le cadre des accords sur les 35 heures, ainsi que des subventions du Conseil régional (entre autres pour des lignes desservant Roissy).

Le mouvement concerne plus de 300 chauffeurs et d'autres catégories de travailleurs sur les différents sites. Le moral est bon aux piquets de grève, malgré les manoeuvres de la direction. Elle a en effet d'abord envoyé une lettre à tout le personnel, gréviste ou non, dans laquelle se mélangeaient cynisme, mensonge et menaces contre les extrémistes, mais qui a plutôt renforcé les chauffeurs dans leur conviction. Elle a aussi assigné en justice des délégués syndicaux, d'où la désignation d'un médiateur et la levée des piquets de grève permettant aux non-grévistes de faire rouler quelques autocars. Mais depuis lundi 27, les dépôts de Tremblay et Dammartin au moins sont à nouveau bloqués par les grévistes.

La dernière lutte de ce genre remonte à 1977 et les travailleurs avaient gagné après quinze jours de grève.

Le patron campe sur ses positions en jouant le pourrissement du mouvement, mais les chauffeurs sont toujours déterminés pour le moment à tenir et à faire reculer la direction sur les salaires.

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