A Saint-Brieuc (22) : " la renaissance de la cité Balzac " : parlons-en !03/11/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/11/une-1686.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

A Saint-Brieuc (22) : " la renaissance de la cité Balzac " : parlons-en !

Au mois de juin dernier, les habitants du quartier Balzac, à Saint-Brieuc, avaient vu arriver en grande pompe une flopée de notables locaux : maire, conseillers municipaux et généraux, et même un ministre, venus fêter la " réhabilitation " de ce quartier.

Il est vrai que l'ensemble des immeubles, datant de 1965, avait sérieusement besoin d'être rénové : insalubrité, humidité, électricité et canalisations hors normes, ascenseurs en panne, fissures dans les murs...

Mais il ne s'agissait alors que de saluer la fin des travaux concernant uniquement le centre commercial attenant aux quatre barres de dix étages.

Et comme l'avait déclaré alors un résidant, relayé par la presse locale, " le ministre vient et on ne va lui montrer qu'un côté de la médaille, pas les conditions misérables dans lesquelles les gens vivent. La rénovation des logements aurait dû être une priorité, nous passons en dernier ".

Eh bien, nous y sommes : la réhabilitation des 255 logements bat son plein. On refait tout de A à Z, l'extérieur des immeubles comme l'intérieur des appartements.

Mais derrière les phrases pompeuses de l'OPMHLM, " Votre bien-être et votre confort sont nos principaux soucis ", la réalité est tout autre.

En effet, pour de sordides économies, les travaux se font appartements occupés. Pas difficile dans ce cas d'imaginer le chantier que cela occasionne. Tous les corps de métier s'affairent en même temps au milieu des meubles : l'électricien, le plombier, le carreleur, le peintre, le poseur de vitres... C'est un va-et-vient incessant dans l'insécurité la plus totale ; les fils électriques qui pendent, la douche hors service pendant des jours, la poussière de plâtre qui pénètre partout, le peintre qui travaille (heureusement pour lui) avec un masque... mais pas les locataires qui, eux, doivent vivre sans... Bref, un véritable capharnaüm. Deux appartements ont passé tout un week-end sans vitres ! Comment vivre dans de telles conditions, surtout quand on a des enfants en bas âge ?

Alors, certains locataires craquent, ont des crises de nerfs ; les plus chanceux se réfugient chez des parents, des amis.

Ces travaux devaient durer deux à trois semaines suivant la taille des appartements, mais ils s'éternisent depuis trois mois pour certains, et c'est loin d'être fini. Et pour couronner le tout, l'OPMHLM n'a pas attendu la fin des travaux pour annoncer l'augmentation des loyers de 250 à 300 F selon les appartements.

Alors, " la révolte à Balzac ", en réponse au maire qui clamait " la renaissance de la cité Balzac ", ce serait tout le bien qu'on lui souhaite.

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