Côte-d'Ivoire - Ouattara : Une " victime " qui n'est pas innocente03/11/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/11/une-1686.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Côte-d'Ivoire - Ouattara : Une " victime " qui n'est pas innocente

Alassane Ouattara, le leader du Rassemblement des Républicains (RDR), apparaît comme le grand perdant d'une course à la présidence marquée par la poussée xénophobe. Il n'a pourtant rien d'une innocente victime, ne serait-ce que parce que, dans sa lutte pour le pouvoir, il s'est appuyé sur le clientélisme à base ethnique et n'a pas hésité à user de démagogie ethniste, contre les Baoulés notamment.

Issu d'une ethnie du nord vivant à cheval sur la Côte-d'Ivoire et le Burkina-Faso, Ouattara est depuis longtemps présenté par ses adversaires comme un Ivoirien aux " origines douteuses ", voire comme un étranger. Elevé dans le sérail du PDCI, le parti unique créé par Houphouët-Boigny et qui se maintint au pouvoir jusqu'au coup d'Etat de décembre 1999, Ouattara fut pourtant Premier ministre d'Houphouët de 1990 à 1993. A ce titre, il a lui-même lancé une politique démagogique contre les " étrangers " en leur imposant le paiement d'une carte de séjour. Il fut aussi responsable de la mise en place d'une politique d'austérité et de la sauvage répression qui s'abattit alors contre les étudiants et les partis d'opposition, dont le FPI de Gbagbo.

S'il quitta le PDCI et fonda son propre parti, le RDR, c'est plus parce qu'à la mort d'Houphouët, les dignitaires de ce parti lui préférèrent Konan Bédié que pour de profondes divergences politiques. Ecarté un temps du pouvoir, il put consoler ses ambitions en devenant directeur-général adjoint du Fonds monétaire international.

Considéré comme un rival de premier ordre dans la course à la présidence, Bédié le tint à l'écart, lui interdisant de rentrer en Côte-d'Ivoire. Il ne put y revenir qu'après le coup d'Etat du général Gueï. Plusieurs de ses partisans firent d'ailleurs partie du gouvernement provisoire.

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