SNCF : Après le succès de la manifestation nationale du 19 octobre27/10/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/10/une-1685.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : Après le succès de la manifestation nationale du 19 octobre

Venus de toutes les régions du pays, les cheminots se sont retrouvés très nombreux - environ 30 000 - dans les rues de Paris, le 19 octobre dernier. C'est d'autant plus remarquable que, dans de nombreux secteurs, les syndicats n'avaient pas déposé de préavis de grève, ce qui aurait facilité les choses en permettant aux travailleurs de se rendre à la manifestation sans risques de reproches ou même de pénalités de la part des directions d'établissement. Le succès de cette manifestation est venu confirmer celui de la précédente journée de grève du 28 septembre. Le mécontentement est là et bien là, et ne demande finalement qu'à s'exprimer lorsqu'on lui en donne l'occasion.

Ce 19 octobre, l'ensemble des organisations syndicales avaient appelé les travailleurs à se mobiliser contre les directives européennes qui visent à ouvrir le réseau à la concurrence et à procéder, dans tous les pays d'Europe, à la libéralisation complète du transport ferroviaire. Pour la direction de la CGT, il y avait aussi, comme arrière-pensée à peine voilée, le souci d'apporter un soutien au ministre PCF des Transports, Jean-Claude Gayssot.

Mais pour les cheminots qui étaient dans la rue et y faisaient bruyamment entendre leur façon de penser, l'Europe et la libéralisation n'étaient sans doute pas la principale préoccupation. Ils exprimaient surtout leur refus d'une situation. Les conditions de travail qui se dégradent, les embauches tout à fait insuffisantes et les salaires trop légers alimentent un mécontentement parfaitement justifié. Quand en plus se superpose l'inquiétude sur ce que peuvent signifier l'ouverture à la concurrence européenne du réseau ainsi que la réorganisation de la SNCF, actuellement en cours, il y a de quoi se mettre en colère.

La nouvelle " gestion par activité " décidée par la direction et qui va consister entre autres à découper la SNCF, à diviser de fait les cheminots et à battre en brèche un certain nombre d'acquis, n'a pas encore des contours bien définis, sauf dans certains secteurs. Mais d'ores et déjà, il est évident que l'objectif visé est la rentabilité financière et qu'il ne peut être atteint qu'aux dépens des usagers et des cheminots. Sauf que ceux-ci n'ont pas l'intention de laisser faire sans réagir. Le 19 octobre doit avoir une suite...

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