Les 35 heures : Une bonne entreprise pour les patrons27/10/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/10/une-1685.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Les 35 heures : Une bonne entreprise pour les patrons

Martine Aubry tout juste partie, Elisabeth Guigou, soutenue par le nouveau secrétaire d'Etat aux PME, Patriat, est partie en guerre contre l'application en l'état de la loi sur les 35 heures aux petites et moyennes entreprises, qui devait entrer en vigueur au plus tard au 1er janvier 2002.

Nombre de patrons de ces petites entreprises aimeraient bien surseoir aux obligations de la loi qui limite le nombre annuel d'heures supplémentaires à 130 et qui prévoit, après la période transitoire actuelle, pour eux en 2003, de faire passer le taux de majoration des heures supplémentaires à 25 % contre 10 % actuellement. Bref, ils comptent pérenniser ces heures supplémentaires et ne pas embaucher. Ils aimeraient imposer aux travailleurs de ces petites entreprises le maintien des horaires actuels de travail pour une augmentation dérisoire du taux des heures au-delà de 35 heures. Ils prétextent leur difficulté à embaucher, comme si il n'y avait pas des centaines de milliers de travailleurs prêts à l'embauche à des conditions de travail normales, tant en matière de salaires que de rythme de travail. Mais ce sont des conditions que ces patrons se refusent à appliquer.

Comme l'application des accords de RTT l'a montré, dans les grandes entreprises, en réorganisant la production par l'annualisation et la flexibilité, les patrons ont réussi à augmenter la productivité et donc à maintenir la même production, et par là même à augmenter leurs profits.

La loi Aubry, pourtant totalement favorable aux patrons, les patrons des PME affirment ne pas en vouloir. Et ils sont écoutés d'une oreille attentive par Elisabeth Guigou et Laurent Fabius.

Cette attention, pour ne pas dire cette complaisance, est à sens unique. Elle ne se manifeste évidemment pas lorsqu'il s'agit de répondre aux revendications des salariés qui, en ce moment, font grève contre les conséquences subies du fait de la mise en place des 35 heures à la mode Aubry.

Partager