Le cumul des mandats ou le " dogmatisme " à géométrie variable27/10/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/10/une-1685.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Le cumul des mandats ou le " dogmatisme " à géométrie variable

Martine Aubry a quitté son ministère de l'Emploi et de la Solidarité pour postuler au poste de maire de Lille. Elisabeth Guigou, qui la remplace, a quant à elle affirmé sa ferme intention d'être à la fois ministre et maire, si elle est élue à Avignon. Alors, cumul ou non-cumul ?

Cette question agite le petit monde politique. Lionel Jospin, dans son interview télévisée du jeudi 19 octobre, a annoncé qu'il " aborderai (t) pragmatiquement " la situation, ajoutant que " les doctrines sont faites pour ne pas être dogmatiquement appliquées "...

Cette souplesse tranche avec ce que Jospin affichait jusqu'alors, lorsqu'il avait impulsé le débat sur le non-cumul des mandats, invoquant de grands principes. Ce pragmatisme n'est pas sans rapport avec l'approche des élections municipales et des élections législatives de 2002. De toute façon, le non-cumul des mandats, même s'il était strictement appliqué, n'était qu'une baudruche qui n'introduisait pas plus de rapports démocratiques dans la vie politique. Peut-être y aurait-il eu plus de notables mais aussi peu contrôlés, aussi peu responsables vis-à-vis de leurs électeurs. Du coup, ce non-cumul élargirait l'éventail des bénéficiaires et permettrait d'assouvir les appétits de jeunes (ou de moins jeunes) loups. Mais selon le principe que " deux tiens valent mieux qu'un tu l'auras ", le ton change. Ce pragmatisme nouveau s'explique en effet. Qui sait si, après les élections municipales de l'an prochain et les élections législatives de 2002, le PS conservera le même nombre d'élus ? Du coup, le cumul des mandats ne semble pas, aux ministres comme aux élus, une perspective à rejeter. Il vaut mieux pouvoir briguer plusieurs postes. Cela donne plus de chances d'en conserver un.

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