Argenteuil (95) : Grève à la Mairie27/10/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/10/une-1685.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Argenteuil (95) : Grève à la Mairie

Depuis le mardi 24 octobre, plusieurs centaines de travailleurs municipaux sont en grève reconductible à Argenteuil. Chaque jour, une assemblée réunit près de 400 personnes.

Les travailleurs territoriaux connaissent les mêmes problèmes que les autres travailleurs : salaires pratiquement bloqués, développement de la précarité, embauches insuffisantes, retard dans l'application d'une véritable réduction du temps de travail. Les grévistes réclament entre autres le paiement d'un arriéré de bonification indiciaire qui leur est encore dû pour les années 1996 et 1997, la titularisation des précaires, l'embauche de centaines de postes nécessaires, en particulier des 62 postes nécessaires pour l'application des 35 heures.

Après plus d'une semaine de grève, les premiers reculs de la municipalité restent plus en travers de la gorge des grévistes qu'ils ne les ont réjouis. Dans le cadre de futures discussions sur la RTT, la municipalité voulait faire référence à un décret Sapin qui détermine 1 600 heures de travail annuel chez les territoriaux, alors que jusqu'à présent le total des communaux d'Argenteuil est inférieur à cet horaire. Quant aux pointeuses-badgeuses que la municipalité s'apprêtait à installer, ils ne considèrent pas leur abandon comme un gage à mettre à l'actif d'une municipalité qui, depuis 1935, s'en était très bien passée !

La municipalité gauche plurielle d'Argenteuil, à direction PCF, affirme comprendre les grévistes et déclare qu'il est " anormal que les fruits de la croissance ne profitent pas davantage à ceux qui en ont le plus besoin ". Elle établit à près de 7 millions minimum la somme nécessaire pour satisfaire les revendications.

Que les finances locales ne permettent pas de faire des miracles, c'est probable. Mais où a-t-on vu les dirigeants de la municipalité appeler sérieusement les salariés de la ville d'Argenteuil à " obtenir de l'Etat les moyens de satisfaire (les revendications) ", comme ils l'écrivent aujourd'hui ?

Le maire d'Argenteuil demande aux grévistes de l'aider à pousser le gouvernement. Mais, lui qui s'est toujours montré solidaire des choix politiques de la gauche plurielle, comment pourrait-il nous convaincre que l'on peut pousser le char du gouvernement dans une autre direction, quand ses collègues ministres et députés se montrent solidaires de Jospin ?

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