Toulouse -Municipales : La Fête à la LCR13/10/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/10/une-1683.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Divers

Toulouse -Municipales : La Fête à la LCR

Rouge du 5 octobre 2000 publie un compte-rendu de la Fête "100 % à gauche" de la LCR-Toulouse qui fut, selon l'hebdo de la LCR, une "indiscutable réussite". Sauf sur le plan de la préparation des élections municipales. En effet, et nous citons Rouge sur cette question :

" L'intervention de notre porte-parole départemental a permis à la LCR de mettre les pendules à l'heure pour ce qui est de son orientation aux prochaines municipales de Toulouse.

Beaucoup de monde, à Toulouse comme ailleurs, l'attendait : une liste unitaire de la gauche radicale, composée du Tactikollectif (dont les membres les plus connus appartiennent au groupe Zebda), de la LCR et d'acteurs du mouvement social. Elle était à portée de main. Dans cette ville où les listes LO et LCR " 100 % à gauche " ont fait plus de 10 % en score cumulé aux élections régionales, où la liste LCR-LO a dépassé les 6 %, un score et une dynamique sans précédent pouvaient voir le jour. Pour cela, la LCR a entamé des démarches dès la fin de son congrès de juin et avait même pris des contacts dès le mois de janvier pour constituer des listes de la gauche radicale avec tous ces partenaires et LO.

Pourtant, l'accord a été impossible à trouver. Il faut convenir qu'une osmose est difficile dans ce type de regroupement large, composé d'individus, de groupes politiques et associatifs. Nous avions fait le pari qu'il était possible de le faire à condition de trouver une base politique commune. C'est pourtant ce qui a été fait, avec la production d'un texte de protocole d'accord qui fixait comme axe le positionnement par rapport à la droite et l'extrême droite, mais qui mentionnait également l'opposition à la politique gouvernementale et aux gestions locales de la gauche plurielle. Bref, un positionnement à la gauche de la gauche avec un fort ancrage de revendications locales.

L'accord semblait donc fait dès l'assemblée générale du 24 septembre qui a regroupé environ 200 personnes. Le lancement de la campagne l'a fait pourtant éclater. La tête de liste, Salah Amokrane, a fait plusieurs interviews qui nous ont montré que cet accord était formel et peu ou pas intégré par les différentes composantes. Citons quelques articles de presse : " 100 % Motivé-e-s collabore également avec les partis de la gauche plurielle pour monter un collectif commun qui mènera des actions pour convaincre les jeunes des quartiers de s'inscrire sur les listes électorales " (O Toulouse, 29 septembre) " 100 % Motivé-e-s [...] est à gauche mais pas à l'extrême gauche " (La Dépêche, 27 septembre). Il faut préciser que dans aucune des interviews, la liste " 100 % Motivé-e-s " ne fait référence au gouvernement, malgré l'accord politique, et se garde donc bien de préciser dans quelle gauche elle se situe.

Enfin, ce problème politique, majeur pour la LCR mais aussi pour nombre d'acteurs du mouvement social, s'accompagne de conditions inacceptables pour la participation de la LCR. Nous avons fait bon nombre de concessions : abandon de notre proposition de tête de liste, du logo (" 100 % à gauche "), acceptation de reculer à la 4e place, abandon de la référence à la LCR pour les militantes et militants candidats. Le mode de fonctionnement aura eu raison de notre engagement quand, d'assemblées générales en réunions informelles, de nouvelles conditions en nouvelles conditions, de textes non appliqués en campagne commune avec les listes de la gauche plurielle, plusieurs participants ont exigé que nous changions notre candidat !

En fait, tout montre que l'axe de cette campagne n'est pas situé dans la gauche radicale mais plutôt dans une démarche citoyenne, aux contours politiques flous. Même si nous respectons toute démarche politique de gauche, nous ne pouvons bien sûr pas participer à cette liste. Nous avons donc lancé un appel à la constitution d'une liste " 100 % à gauche " qui reprend les grandes lignes de ce positionnement politique, tout en continuant à nous adresser à l'autre liste pour arriver à un accord. Les prochaines semaines nous montreront si cela est souhaité par tout le monde. "

On voit que la LCR a fait à ses partenaires présumés " bon nombre de concessions ", elle a accepté de ne pas avoir la tête de liste, accepté de ne pas porter le logo " 100 % à gauche " sur la liste, elle a accepté de faire reculer son candidat à la 4e place, elle a accepté de ne pas indiquer l'appartenance à la LCR de ses candidates et candidats.

Le point de rupture a quand même été pour elle le fait que ses ex-futurs alliés n'ont pas voulu que le militant LCR le plus en vue de Toulouse figure sur la liste même si on n'indiquait pas son appartenance car il était trop connu !

En fait, la LCR avait fait, en vain, bien plus de concessions que Lutte Ouvrière ne lui avait et ne lui aurait jamais demandées.

Et puis la LCR, au cours des discussions, s'est aperçue que ceux qu'elle voulait pour alliés ne souhaitaient pas se situer dans une gauche radicale " mais plutôt dans une démarche citoyenne aux contours politiques flous ".

Il est bien triste que ce soit justement pour nous imposer des discussions et des accords avec tout ce milieu, que la LCR ait rejeté un accord national avec LO pour se présenter en commun aux municipales. En effet, en dehors de l'appel dès le premier tour à voter pour la gauche au 2e tour, la recherche d'un accord avec tous ces milieux " aux contours politiques flous " était un des principaux points de désaccord lorsque nous avons recherché une démarche commune avec la LCR.

Toulouse est pourtant l'un des endroits où la LCR est la plus forte et la plus implantée. Il est dommage que la LCR ait attendu de tomber sur une fin de non-recevoir de la part de ceux qu'elle courtisait pour se rendre compte de ce qu'ils étaient.

Cette mésaventure lui était déjà arrivée lors des régionales, ce qui l'a amenée à se rabattre sur un accord avec nous pour les européennes, ce dont elle n'a pourtant pas eu à se plaindre.

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