Erika : Un fuel de plus en plus lourd à supporter13/10/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/10/une-1683.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Erika : Un fuel de plus en plus lourd à supporter

La pollution de l'Erika, ce n'est pas terminé. Certes le plus gros et le plus visible a été enlevé avant les vacances, pour sauver la saison touristique. Certains maires et hôteliers ont même prétendu que les côtes étaient propres. En fait, il reste encore des dizaines de kilomètres de côtes, les plus escarpées, les plus difficiles d'accès, qui sont encore plus ou moins recouvertes de cette saleté de fuel, qui décidément ne se décide pas à disparaître de lui-même dans l'océan.

Et puis il y en a sans doute encore quelques milliers de tonnes flottant entre deux eaux, ou des restes dans les flancs de l'Erika, malgré le pompage. Et à chaque grande marée, des endroits du littoral qui semblaient nettoyés se retrouvent à nouveau salis.

Seulement maintenant, il n'y a plus guère de volontaires pour le nettoyage. Et l'Etat a retiré ses militaires, pompiers et autres " CDD-marée noire ". D'ailleurs, dans bien des cas, il faudrait faire appel à des entreprises spécialisées, d'autant qu'un mètre de côte escarpée peut nécessiter dix fois plus de travail, et de risques, qu'un mètre de côte " normale ". Alors, qui va faire ce travail ? TotalFinaElf ? N'en parlons pas, le trust estime déjà avoir fait plus que sa part en pompant le fuel de l'Erika. Le Fipol, l'organisme destiné à couvrir les risques de marée noire ? Il indemnise petitement les victimes de la pollution, marins, ostréiculteurs, etc., provoquant un vif mécontentement. Ce n'est pas lui qui va s'en charger. Alors l'Etat ? Oui, bien sûr, une fois de plus les contribuables vont être mis à contribution. Mais l'Etat n'est tout de même pas trop pressé : son argent il le réserve en priorité à des causes plus nobles, comme le soutien au patronat.

Alors on n'en a donc pas fini avec ce fuel de l'Erika, et les prochaines grandes marées vont probablement le faire revenir en force, en attendant que des maires et hôteliers inquiets disent qu'il faudra tout de même que tout soit nettoyé avant... les prochaines vacances.

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