Chèques postaux Orléans - La Source : Grève contre le travail du samedi13/10/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/10/une-1683.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chèques postaux Orléans - La Source : Grève contre le travail du samedi

Aux Chèques Postaux d'Orléans-La Source, nous sommes en grève depuis le lundi 2 octobre. La grève touche essentiellement deux services : la filière Virements et les Modules, où travaillent respectivement 100 et 500 personnes. La grève est partie spontanément de la filière Virements le lundi matin 2 octobre.

Depuis un mois, nous n'arrêtions pas les délégations à la direction, les assemblées générales. Dans ces deux services, avec la mise en place des 35 heures, la direction veut imposer le samedi matin dans la durée du temps de travail et ne plus compenser double cette permanence, comme cela était le cas auparavant. Non seulement le passage de 36 heures à 35 heures ne créera aucun emploi, mais en plus on nous annonce encore des suppressions d'emplois alors que nos conditions de travail se détériorent d'année en année.

Le jeudi 28 septembre, nous nous étions retrouvés à 350 dans les couloirs avec les Modules. Suite à cette manifestation, nous apprenions que la direction avait décidé de retirer une journée de salaire à 70 d'entre nous. La colère a monté et le lundi 2, le directeur de la Production est venu à la filière Virements nous menacer de nous retirer un deuxième jour de grève, puisque nous étions à nouveau en assemblée générale. Ca a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Accompagnés des délégués syndicaux, nous avons fait le tour des Modules et appelé à la grève.

Depuis le 2 octobre, la grève est donc votée et reconduite en assemblée générale tous les jours. Tous les jours aussi, nous élisons une délégation de 20 membres, composée de deux représentants par syndicat (CGT, SUD, FO, CFDT, UNSA) et de dix grévistes, pour rencontrer la direction. Au fil des jours, plus personne ne supporte l'arrogance des directeurs. Le directeur du centre a fait appel par deux fois à un huissier pour " occupation illégale de l'immeuble ". Celui-ci a dû battre en retraite. Lundi 9 octobre, nous sommes allés en manifestation dans les rues de La Source. Nous nous sommes arrêtés à l'INSEE où le personnel aux fenêtres a applaudi notre prise de parole. Mardi 10 octobre, nous avons à nouveau envahi les couloirs et les bureaux de la direction. En fin d'après-midi, face à notre détermination, les directeurs s'enfermaient avec un représentant de la direction nationale Poste arrivé ce jour " pour comprendre le problème ".

Tous les grévistes sont fiers de leur mouvement : " On n'a jamais vu ça dans le centre. Une grève aussi déterminée et organisée dans l'unité avec tout le monde ". Beaucoup espèrent que notre mouvement va toucher l'ensemble des centres de chèques, et des contacts sont pris par les syndicats et les grévistes. On sait que nos revendications sont les mêmes. Alors, il n'y a pas de raison qu'ils ne s'y mettent pas. Les discussions contre le gouvernement, le patronat vont bon train. Les grévistes ont le moral. A suivre...

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