Avortement et contraception : Le PS à petits pas13/10/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/10/une-1683.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Avortement et contraception : Le PS à petits pas

Le 5 octobre, l'Assemblée nationale adoptait en première lecture le projet de loi du PS sur la " pilule du lendemain ". Bientôt, le NorLevo pourra donc légalement être vendu sans ordonnance et délivré par les infirmières scolaires, y compris aux mineures et sans autorisation parentale.

En fait, il l'est déjà, en vertu d'une circulaire de décembre 1999. Mais le Conseil d'Etat ayant jugé cette circulaire en contradiction avec la loi Neuwirth de 1967, il fallait " légaliser " ce qui se faisait dans la pratique. C'est ce que le Parlement vient de faire ni plus ni moins. Heureusement, les infirmières scolaires n'ont dans leur majorité attendu ni la circulaire ni l'adoption définitive (encore à venir) de cette loi pour venir en aide aux adolescentes.

D'autres modifications devraient être apportées à la loi Neuwirth et à la loi Veil avec le projet de loi présenté en Conseil des ministres par Martine Aubry. Ce texte prévoit entre autres l'allongement du délai légal de dix à douze semaines pour une IVG.

Cet allongement est une bonne chose. Mais la majorité des femmes qui se retrouvent hors délai le sont à cause des " difficultés pratiques d'accès aux soins ". C'est ce qu'affirme une enquête de l'Inserm, l'Institut de la recherche médicale. Il faudrait donc logiquement faciliter cet accès aux soins, mais pour cela il faut des moyens, que le gouvernement n'est, semble-t-il, pas prêt à mettre.

Rallonger le délai permettra sans doute à certaines d'accéder dans de bonnes conditions à une IVG, mais beaucoup continueront à prendre le chemin des Pays-Bas où le délai pour une IVG est de vingt semaines. En fait l'immense majorité de celles qui vont avorter dans les cliniques hollandaises le font déjà au-delà des douze semaines. Ce sont souvent des femmes de milieu modeste pour qui, au manque d'information et aux difficultés d'accès aux soins, viennent s'ajouter les difficultés à réunir l'argent nécessaire.

Le texte prévoit aussi l'accès des mineures à la pilule contraceptive sans autorisation parentale qui ne fera qu'entériner une pratique déjà largement répandue. Enfin, il prévoit encore d'abroger l'article prévoyant des sanctions pénales en cas de propagande ou de publicité pour l'IVG. Ce qui est la moindre des choses, surtout quand on sait que les médecins qui pratiquent les IVG réclament un effort massif d'éducation à la sexualité dès le plus jeune âge. Mais sur l'éducation sexuelle, le texte de Martine Aubry est muet.

Bref, la politique de " petits pas " du PS dans ce domaine ne brille pas par son audace.

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