Vatican-Chine : La politique de la canonnière canonisée06/10/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/10/une-1682.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Vatican-Chine : La politique de la canonnière canonisée

Le pape vient de canoniser cent vingt "martyrs" du catholicisme, dont certains furent directement liés au pillage économique de la chine au XIXème siècle. Histoire de rappeler que, si les armées, françaises et anglaises surtout, jouèrent le rôle principal, l'Eglise apporta aussi sa contribution à la politique dite de la canonnière qui, à force de traités inégaux, livra les fleuves et les principaux centres économiques de la Chine à la rapacité des missionnaires du capitalisme.

Parmi les nouveaux canonisés figure un certain Auguste Chapdeleine, dont l'exécution servit de prétexte à Napoléon III pour une intervention militaire, aux côtés de l'Angleterre, destinée à imposer une nouvelle fois la vente de drogue (l'opium), et à contrôler le système douanier chinois, ce qui permit aux puissances occidentales d'accentuer leur pillage économique de la Chine.

Un autre saint chéri de Jean-Paul II fut tué il y a un siècle lors de la révolte des Boxers : une tentative de libérer le pays du joug impérial et de la tutelle étrangère. L'Eglise passe sous silence l'écrasement des insurgés, les nouvelles occupations militaires et la lourde indemnité en dollars, exigée de la Chine, pour retenir la mort d'un évangélisateur arrivé dans les fourgons de la colonisation.

Le gouvernement chinois, à juste titre, proteste. Et on ne sait pas si, parmi la population, beaucoup de gens sont branchés sur les béatifications papales. En tout cas, sur l'odeur de sainteté dans laquelle le colonialisme baigne encore au Vatican, il y a quoi être édifié.

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