L'Eglise catholique et le curé pédophile : La loi du silence06/10/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/10/une-1682.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

L'Eglise catholique et le curé pédophile : La loi du silence

La presse s'est largement fait l'écho du procès du curé pédophile, poursuivi devant la cour d'assises de Caen pour viols sur mineurs, tandis que son supérieur, l'évêque de Bayeux, est accusé de " non dénonciation de crimes ".

Pendant des années, dans l'ombre de son presbytère caennais, ce curé s'est livré à des agressions sexuelles sur les enfants que ses ouailles lui avaient confiés. Il ne conteste ni les faits ni leur répétition tout au long de sa carrière. Il reconnaît même s'en être ouvert régulièrement auprès de ses confesseurs, dont l'évêque, qui, moyennant chaque fois quelques pénitences, lui donnaient l'absolution. Ces derniers, au nom du respect du secret de la confession, n'ont jamais jugé utile d'alerter la justice, laissant le curé continuer ses actes criminels en toute impunité.

Face aux juges qui aujourd'hui leur demandent des comptes, les représentants de l'Eglise catholique mettent en avant le fait que le secret de la confession est une obligation inscrite dans le droit canon qui règle les affaires internes de l'Eglise. Cette règle serait inviolable et inscrite dans la jurisprudence au titre du secret professionnel. Le porte-parole de l'épiscopat français va même plus loin en déclarant que " tout ce qui peut se dire dans une relation de confiance entre un prêtre et son évêque relève d'un secret presque aussi absolu que le secret de la confession ".

Autrement dit, comme aux temps obscurs du Moyen Age et comme toutes les mafias, l'Eglise se veut un Etat dans l'Etat au-dessus des lois. Elle revendique le droit de pouvoir cacher à l'ensemble de la société ses tares et ses perversions. Même lorsqu'il s'agit de faits extrêmement graves, portant atteinte à des enfants et pouvant les marquer pour la vie.

Le pire, c'est qu'il se trouve, parmi les journalistes et les commentateurs de ce procès, bien des gens pour abonder dans le sens de l'Eglise catholique ou reprendre complaisamment ses arguments. Les mêmes pourtant s'insurgeraient et crieraient sûrement au scandale si un quelconque gourou réclamait dans sa secte l'impunité totale en cas de sévices et de viols.

En fait, l'Eglise catholique reste fidèle à elle- même et à ses traditions : elle impose la loi du silence sur les crimes perpétrés par les siens ou en son nom.

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