Belgique : Transports publics wallons, grève pour une augmentation de 10 000 f belges (1 600 F français)06/10/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/10/une-1682.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Belgique : Transports publics wallons, grève pour une augmentation de 10 000 f belges (1 600 F français)

Cela fait 14 ans que les salaires des travailleurs des TEC (Transports en Commun, tram bus métro wallons) n'ont pas eu de revalorisation de barème, et ont tout juste suivi l'index, qui ne représente que de très loin l'évolution réelle des prix. Même des travailleurs ayant une ancienneté importante ne touchent pas plus que l'équivalent de 7 000 francs français net par mois. Beaucoup de chauffeurs comptent sur les heures supplémentaires pour s'en sortir. Mais à Charleroi, les revenus ont encore baissé depuis deux ans, les heures supplémentaires n'étant plus payées, mais récupérées.

Comme des négociations doivent s'ouvrir en novembre, les travailleurs tenaient à ce que les syndicats exigent une revalorisation de l'équivalent de 1 600 francs français net des barèmes des salaires mensuels déterminés pour quatre ans.

Mais le personnel dut se rendre à l'évidence que les permanents syndicaux comptaient discuter de tout avec le conseil d'administration... sauf des salaires !

Alors lundi 25 septembre au matin, la quasi-totalité des conducteurs, techniciens et contrôleurs du dépôt de Jumet des TEC se sont mis en grève sans préavis. Les délégués de base, qui n'ont guère envie de se trouver une fois de plus dans la situation de devoir défendre l'indéfendable devant leurs affiliés, se sont joints aux grévistes et dirigent la grève.

Dans un premier temps, les permanents syndicaux ont refusé de couvrir cette grève " illégale " et de verser les indemnités de grève. Les deux syndicats minoritaires, chrétien et libéral, ont fait marche arrière, suivis finalement par la FGTB.

Mardi, lors de l'assemblée générale des 450 travailleurs des deux dépôts de Charleroi réunis, les permanents syndicaux ont essayé de faire reprendre le travail : " Vous êtes tout seuls ", " Vous allez au casse-pipe "... Mais ils ont dû se rendre à l'évidence que les grévistes étaient assez déterminés et assez dégoûtés des manoeuvres et de la concurrence intersyndicale pour ne pas se laisser faire.

Malgré la pression contre la grève des appareils syndicaux, les grévistes ont décidé d'arrêter les autres dépôts wallons. Mercredi matin, ils sont allés à 150 faire arrêter les 1 800 travailleurs de Liège. A 150, ils ont eu beaucoup plus d'arguments que le délégué principal à Liège qui avait pourtant mis tout son poids pour éviter l'extension de la grève à son dépôt. Le mot d'ordre de 10 000 FB (1 600 FF) a été repris également à Liège, dont les TEC sont à l'arrêt depuis lors. Le lendemain c'était le tour des dépôts de Mons et de La Louvière où les travailleurs les attendaient déjà pour partir en grève.

Depuis jeudi, toutes les TEC wallonnes sont à l'arrêt. Seuls les bus des entreprises privées affrétés par la Société Régionale des Transports Wallons (SRTW qui chapeaute les TEC) roulent encore, soit 40 % du trafic environ.

Les grévistes les plus déterminés sont conscients que les usagers qu'ils " prennent en otage ", d'après la presse, sont des travailleurs comme eux, et qu'il faudrait les entraîner.

Peut-être le climat général s'y prêtera-t-il. Ces dernières semaines, il y a eu le blocage du pays par les patrons routiers, puis les travailleurs de plusieurs grandes entreprises wallonnes ont débrayé contre la hausse des prix et pour l'augmentation des salaires. Les postiers ont largement suivi l'appel des syndicats à une journée de grève contre la suppression de 9 000 à 13 000 postes annoncée en vue de la privatisation de la poste. Ils ont été rejoints par les employés d'autres services publics, notamment Belgacom (téléphonie). Les agents des administrations communales (assistants sociaux...) ont aussi manifesté, notamment pour la réduction du temps de travail.

Michel Nollet, le président de la FGTB wallonne, a déclaré refuser les revendications irresponsables qui risqueraient de " casser le retour à la croissance " qui se fait lentement en Wallonie. D'autres dirigeants disent qu'il ne faut pas se couper de la FGTB flamande qui serait hostile à la remise en cause du blocage des salaires. C'est vrai que les responsables syndicaux flamands sont hostiles à la remise en cause du blocage des salaires, tout comme ceux de Wallonie ! Mais ce n'est sûrement pas le point de vue de la majorité des travailleurs flamands !

Partager