Sous prétexte des 35 heures : Le gouvernement remplit les poches des patrons29/09/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/09/une-1681.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Sous prétexte des 35 heures : Le gouvernement remplit les poches des patrons

Pour financer l'allégement des charges sociales des patrons lié à l'application de l'accord sur les 35 heures, le gouvernement Jospin-Aubry doit débourser dès cette année 67 milliards de francs au lieu des 64 prévus initialement. Comme le nombre des accords signés ne cesse d'augmenter et que la facture grimpe vite, l'Etat devra sortir de ses caisses pas moins de 85 milliards de francs en 2001, et à terme 105 milliards par an. Un joli pactole en perspective que le gouvernement s'apprête à distribuer chaque année aux petits, moyens et surtout grands patrons, sous forme de ristourne sur les bas salaires et d'aides spécifiques aux 35 heures.

Le gouvernement tient ses engagements vis-à-vis du patronat. Il passe à la caisse et finance l'allégement des charges sociales des patrons appliquant l'accord... avec l'argent de nos impôts ! En 2001, le financement devrait dans sa presque-totalité provenir de six impôts différents (comme l'était en partie celui de cette année). Aux 52 milliards issus de taxes sur le tabac et aux 12 milliards de droits perçus sur les boissons, s'ajoutent 7 milliards d'impôts prélevés sur les activités polluantes. Viennent se greffer à ce total six autres milliards liés à la contribution sur les bénéfices (qui concernent les entreprises réalisant plus de 50 millions de chiffre d'affaires). Enfin, nouveauté pour l'année 2001 : 4 milliards prélevés sur les contrats d'assurance ainsi que 4 autres provenant tout droit d'une taxe sur les véhicules de société. On remarquera que sur les sommes ainsi allouées au patronat, 64 milliards proviennent de taxes sur le tabac et l'alcool, qui n'iront pas alimenter le budget des hôpitaux qui en aurait pourtant bien besoin. Alors, la loi Aubry sur les 35 heures, c'est d'abord et avant tout une rente de plus de 100 milliards par an garantie pour une durée indéterminée pour les patrons ! Et pour les salariés ? Une flexibilité accrue, la possibilité de multiplier les heures supplémentaires, et bien souvent la dégradation des conditions de travail.

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