Convention Unedic : Le nouveau PARE, toujours aussi inacceptable !29/09/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/09/une-1681.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Convention Unedic : Le nouveau PARE, toujours aussi inacceptable !

Vendredi 22 septembre, les organisations syndicales et patronales se sont retrouvées au siège du Medef pour rédiger une nouvelle mouture de la convention sur l'assurance-chômage. La CGT et FO ont quitté les négociations avant la fin mais la CGC a accepté, cette fois, de signer le texte.

En juin, une première version de la convention Unedic, amenée à fixer les règles de l'indemnisation des demandeurs d'emplois en instaurant le Pare - le Plan d'Aide au Retour à l'Emploi - avait obtenu la signature, aux côtés du patronat, des seules CFDT et CFTC. Mais le gouvernement avait refusé de l'avaliser et Martine Aubry avait demandé, même si elle n'était pas en désaccord avec les principes contenus dans le Pare, que le patronat renégocie le texte avec l'ensemble des organisations syndicales. Le patronat avait répondu : jamais ! Et on a abouti à la dernière mise en scène qui a permis à la CGC de se rallier.

La première version du Pare soumettait l'attribution des allocations de chômage à l'engagement signé du demandeur d'emploi à accepter dans un certain délai, entre 6 mois et un an, n'importe quel travail proposé, à n'importe quel salaire, " correspondant à ses aptitudes ", sous peine de voir baisser ses allocations chômage de 20 % au 2e refus puis carrément de les voir supprimées au 4e refus ! Le système soumettait les chômeurs au chantage : accepter n'importe quoi ou perdre ses allocations. Cela avait l'avantage complémentaire pour le patronat d'exercer une pression permanente sur tous les salaires. De plus, il empochait à cette occasion une baisse de cotisations de plusieurs dizaines de milliards de francs.

La nouvelle version de la convention ne change pratiquement rien. Elle garde exactement la même logique, consistant à faire dépendre le versement d'une allocation-chômage de la docilité du demandeur d'emploi, face aux propositions qu'on pourrait lui faire.

Deux modifications ont été apportées : ce serait l'ANPE qui serait chargée de sanctionner ou non le demandeur d'emploi, et non les Assedic. Par ailleurs, autre " modification ", le poste proposé ne devrait plus seulement être un emploi correspondant à ses seules " aptitudes " mais devrait correspondre aux " qualifications validées " du chômeur, à sa formation antérieure et à ses " possibilités de mobilité géographique ". Si en théorie le couperet pourrait tomber moins brutalement pour le chômeur, les termes généraux retenus ne sont pas des garanties. Il n'y a aucune obligation précise pour le poste qui serait proposé au chômeur, ni sur le salaire, ni sur la qualification, ni même sur le lieu " acceptable " de travail proposé éventuellement. Car qui jugera des possibilités de mobilité géographique ? En tous les cas pas le chômeur !

Ce nouveau Pare, qui pourrait entrer en vigueur le 1er janvier 2001 si le gouvernement donnait son accord, ressemble comme un frère au précédent. En accentuant la pression sur les chômeurs pour qu'ils acceptent des emplois pratiquement à n'importe quel salaire et dans n'importe quelles conditions, il constituerait une grave régression pour tous les travailleurs. Et il est à combattre à l'égal du précédent.

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