... et elles osent protester !08/09/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/09/une-1678.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

... et elles osent protester !

A l'annonce du projet gouvernemental de baisser la taxe grevant le prix du fioul domestique payé par le consommateur, les compagnies pétrolières présentes en France - TotalFina Elf, Exxon Mobil, Shell, BP en particulier - ont protesté : aux yeux de leur association patronale, la " contribution exceptionnelle " qui leur est demandée pour compenser la baisse de cette taxe constitue une mesure " discriminatoire ".

Ces gens-là évitent de dire que ce prélèvement, destiné à rapporter 3,5 milliards de francs à l'Etat, érafle à peine les bénéfices déclarés des sociétés, puisqu'il s'agit d'une ponction de 20 % sur la " provision pour hausse des prix ", autrement dit sur des sommes mises de côté par les compagnies sans être déclarées au fisc comme bénéfices. Cela fait des années que les sociétés pétrolières bénéficient de ce régime de faveur, une astuce et un passe-droit parmi d'autres qui leur permet d'échapper en grande partie à l'impôt.

Les compagnies pourront voir leurs profits continuer d'affluer, y compris sur le fioul domestique. Le gouvernement se vante qu'avec la baisse des taxes, il en coûtera 660 francs de moins au consommateur pour remplir une cuve de 3 500 litres de fioul. Mais il a oublié de préciser que la facture s'alourdira malgré tout, du fait de la hausse spectaculaire du prix du pétrole.

En effet, pour un litre de fioul, le consommateur devrait, d'ici peu, économiser en conséquence de la mesure gouvernementale près de 19 centimes de taxes sur le pétrole et de TVA. Mais le litre du fioul, qui coûtait 1 franc hors taxe au début de 1999 a grimpé à 1,50 francs au début de cette année pour atteindre 2,08 francs actuellement. Autrement dit, la diminution des taxes est loin de compenser la hausse du pétrole. Résultat, le prix d'un litre de fioul est passé, taxes comprises, de moins de 2 francs au début de 1999 à plus de 3 francs aujourd'hui, sans que la mesure gouvernementale vienne rectifier le tir de façon significative.

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