Voir - Exposition à Mantes-La-Jolie (Yvelines) : Maximilien Luce : " Peindre la condition humaine "01/09/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/09/une-1677.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

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Voir - Exposition à Mantes-La-Jolie (Yvelines) : Maximilien Luce : " Peindre la condition humaine "

Le Musée de l'Hôtel-Dieu de Mantes-la-Jolie (Yvelines) propose, jusqu'au 31 octobre prochain, une exposition sur le dessinateur et peintre anarchiste Maximilien Luce.

Cet artiste, qui vécut de 1858 à 1941 et réalisa de très nombreuses peintures et dessins sur la Commune de Paris de 1871, la guerre de 1914-1918, la condition ouvrière, etc.

Parmi ses contemporains, ses amis artistes et collaborateurs, on trouve le poète Emile Verhaeren, les peintres Signac, Pissaro et sa famille, Steinlein, Kees van Dongen, et bien d'autres. C'est dire qu'il fut contemporain des impressionnistes et des post-impressionnistes, que son style en est marqué même si ses peintures comme ses dessins affirment une personnalité tout à fait particulière.

Maximilien Luce avait treize ans au moment de la Commune de Paris et fut, tout au long de sa vie, le témoin de son temps et de la condition ouvrière. Luce peint l'ouvrier en gilet rouge, devant son établi, en train de travailler l'argile, ou au café, le docker, les trimardeurs, le cordonnier, les maçons. Chaque tableau veut exprimer un aspect d'une humanité qui existe, vit et lutte, avec sensibilité et talent.

Luce a collaboré à tous les journaux engagés de son époque, anarchistes, socialistes, syndicaux. Il a donné plusieurs centaines de dessins, dont bon nombre sont exposés ici, à des publications comme Le Père Peinard, La Révolte, La Bataille Syndicaliste, Les Temps Nouveaux, La Voix du Peuple (journal de la CGT au début du siècle). Lorsque la Première Guerre mondiale éclata, Luce, antimilitariste, exprima l'horreur de la guerre et la douleur des familles qui attendaient le retour des soldats. Ce fut dans cette période, en 1916, qu'il se mit à peindre des scènes de la Commune de Paris, dont une série de tableaux sur l'exécution du dirigeant communard Eugène Varlin, qui figurent parmi les plus connus. L'exposition donne l'occasion de voir ces Ïuvres, parmi les plus émouvantes du peintre.

Cet artiste engagé mérite vraiment d'être mieux connu. L'exposition, bien faite, en offre une excellente occasion.

J-P. L.

Musée de l'Hôtel-Dieu, 1, rue Thiers, Mantes-la-Jolie (78), tél. 01 34 97 91 40. Entrée 30 francs, tous les jours de 12 heures à 18 heures, sauf le mardi, et jusqu'à 19 heures le samedi et le dimanche.

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