En marge de l'affaire des otages de Jolo : L'hypocrisie des grandes puissances01/09/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/09/une-1677.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

En marge de l'affaire des otages de Jolo : L'hypocrisie des grandes puissances

Même si Chirac, Jospin et les autres dirigeants occidentaux se sont précipités devant les caméras pour saluer la libération de six des otages retenus par les rebelles philippins sur l'île de Jolo, les médias peuvent difficilement nier que le mérite de cette libération revient surtout à l'intervention du gouvernement libyen.

D'autant que, de son côté, le leader libyen Kadhafi ne se prive pas de souligner son rôle de premier plan dans cette affaire. C'est d'ailleurs à Tripoli que les ex-otages ont d'abord été acheminés pour participer à une grande réception officielle. Car Kadhafi entend bien profiter de cette affaire pour obtenir une certaine réhabilitation de son régime sur le plan diplomatique, accusé par les grandes puissances d'être une sanglante dictature et de soutenir bien des guérillas et des activités terroristes dans le monde.

Aujourd'hui encore, ces accusations sont largement reprises par la presse, en France notamment. Ainsi, du Figaro au Monde, les journalistes ont multiplié les allégations quant aux relations " privilégiées " qu'entretiendrait le régime de Tripoli avec les rebelles philippins, et aux aides financières qu'il leur aurait apportées.

Certes, Kadhafi est un dictateur mais ce n'est pas cela qui dérange les représentants des grandes puissances. De l'Amérique latine aux Philippines pour les USA, du Maghreb à l'Afrique noire pour la France, les dirigeants impérialistes s'appuient sur des régimes qui ne valent pas mieux. Et en matière de terrorisme, de la guerre du Golfe au Kosovo, pour ne prendre que les exemples les plus récents, ils ont montré qu'ils n'avaient pas de leçons à prendre auprès d'un Kadhafi. Ils font en grand ce qu'ils lui reprochent de faire en petit.

En vérité, les dirigeants des grandes puissances reprochent surtout au dictateur libyen d'avoir jusque-là affiché une certaine indépendance vis-à-vis de leurs choix politiques. Mais rien ne dit qu'à l'avenir, ils ne composeront pas avec lui... comme ils le font avec bien d'autres dictateurs.

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