SNECMA (Corbeil - Essonne) : Des syndicalistes-patrons rappelés à l'ordre par les travailleurs11/08/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/08/une-1674.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNECMA (Corbeil - Essonne) : Des syndicalistes-patrons rappelés à l'ordre par les travailleurs

Jeudi 3 août, le personnel du Comité d'établissement de la SNECMA Corbeil (24 employés) diffusait un tract à tout le personnel du site appelant à se mobiliser le soir même face à un entretien préalable avant licenciement engagé par le directeur du CE contre une employée.

Une cinquantaine de personnes, salariés du CE, de la SNECMA et délégués, étaient donc présentes à l'heure dite.

Il faut dire que l'ambiance au CE s'est beaucoup dégradée en quelque temps : favoritisme syndical, harcèlement au travail, mutations arbitraires sont devenus monnaie courante.Au point que le tract de la CGT du personnel CE du 3 août répertoriait trois licenciements et deux démissions dans les 14 mois écoulés !

Dans ce contexte, l'idée que le CE puisse encore licencier a provoqué une réaction qui, de la simple manifestation de solidarité avec une employée, est passée à l'envie d'interdire la possibilité d'un licenciement dans cet organisme.S'en prendre à une embauchée depuis trois mois, qui avait dû faire ses preuves au travail en deux CDD de six mois chacun (bonjour la précarité dénoncée par les syndicats...), ça ne passait pas.

Les salariés CE et SNECMA se sont donc invités à l'entretien, exigeant du directeur du CE qu'il retire sa menace de licenciement.Celui-ci refusa et les salariés refusèrent...de partir de son bureau tant qu'il n'aurait pas changé d'avis.Incrédule, le directeur/syndicaliste qui n'avait manifestement jamais connu cela, nous a vus nous installer dans son bureau et nous relayer pour tenter de le convaincre.Il nous a même vus étancher notre soif en vidant la bouteille de champagne que nous avons dénichée dans le frigo de son bureau...

Des dirigeants CFDT, majoritaires au CE, ont refusé de se déplacer pour régler le problème.Ils se sont contentés de rester cachés dans leur local !

Au bout de trois heures, finalement convaincu que nous ne lâcherions pas, le directeur a promis par écrit qu'il ne sanctionnerait pas. Le personnel du CE pense que ce rappel à l'ordre des dirigeants du CE va inaugurer une période moins tendue dans son travail.

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