Les vérités contradictoires de Roland Dumas11/08/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/08/une-1674.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Les vérités contradictoires de Roland Dumas

Des documents provenant des archives gouvernementales ont été rendus publics par le journal Le Monde, à propos de la vente de six frégates de Thomson à Taïwan, en 1991. A cette époque, la France cherchait des débouchés économiques auprès de la Chine. Comme gage de sa bonne volonté, le gouvernement avait alors décidé de geler la livraison des frégates à Taïwan, son rival politique. Pourtant, quelques mois plus tard, il changeait d'attitude.

Roland Dumas, alors ministre des Affaires étrangères, a toujours nié sa participation à cette affaire, face à la justice qui l'accusait d'avoir touché une commission. Il a certifié avoir "éconduit" son amie Christine Deviers-Joncour qui le poussait à revoir sa position, et manifesté son "opposition persistante" à ce contrat.

Or, les archives publiées par Le Monde montrent que, tout au contraire, dans une note adressée à Mitterrand en mai 1991, c'est bel et bien lui qui a "suggéré" au chef de l'Etat "de donner le feu vert" à la livraison des frégates, suggestion réitérée le mois suivant lors d'une réunion interministérielle.

Le fait que sa compagne, Christine Deviers-Joncour, ait reçu d'Elf la promesse de toucher 160 millions de francs si l'affaire se concluait n'a évidemment aucun rapport avec sa suggestion...

Maintenant, Roland Dumas dit que c'est Mitterrand lui-même qui aurait pesé en faveur de cette vente. C'est possible, même s'il est facile de faire parler les morts, qui ne vous contrediront pas.

Toujours est-il que tous ces gens disent représenter et défendre les "valeurs républicaines". Dumas était le président du Conseil constitutionnel, qui se veut le garant de la légalité, avant qu'il faille le pousser beaucoup pour qu'il démissionne. Ces gens n'hésitent pas à défendre leurs petits intérêts personnels. Et ils sont tellement sûrs de leur droit à puiser dans la caisse qu'ils ne préparent même pas de défense cohérente lorsqu'ils sont, comme Dumas, pris la main dans le sac.

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