La Poste : Un service de plus en plus rentable... et de moins en moins public11/08/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/08/une-1674.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

La Poste : Un service de plus en plus rentable... et de moins en moins public

La Poste voulait faire payer 49,20 F les " chèques de banque " émis sur les livrets d'épargne. Devant le tollé suscité par cette mesure, qui a sans doute poussé aussi Fabius à intervenir, elle a fait machine arrière, en affirmant dans un premier temps que cela ne se ferait que le 1er octobre, et non le 1er août, puis en annulant son projet.

Les chèques certifiés, dits " chèques de banque ", servent pour les gros achats occasionnels, comme une voiture ou un logement. Mais pas seulement. De nombreuses personnes, interdites bancaires, n'ont plus de compte courant dans une banque, et il ne leur reste que le livret A pour percevoir retraites, pensions ou RMI, et pour payer le loyer, la cantine scolaire ou des achats courants. C'est dire que le projet de La Poste de prélever 49,20 F sur chaque chèque de banque émis à partir des livrets frappait les plus démunis.

Pour tenter de se justifier, La Poste a rappelé que la gestion de ce qu'elle appelle les " livrets sociaux " lui coûte annuellement 1, 5 milliard de francs, en déplorant la " perte de temps " que leur traitement occasionne...

Quoiqu'elle se défende de vouloir agir comme les banques qui cherchent à écarter de leur clientèle les personnes à faibles revenus ou à statut précaire, La Poste reconnaît cependant chercher la rentabilité pour être concurrentielle dans les tarifs et les services. Elle ne fait en cela que suivre la politique du gouvernement pour qui les services postaux doivent devenir " rentables "... ce qui signifie le plus souvent qu'ils cessent en fait d'être des services publics. On ne peut à la fois subventionner à fonds perdus le patronat, et utiliser l'argent de l'Etat de façon utile à la population.

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