Grande-Bretagne : PSA et la flexibilité qui passe mal11/08/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/08/une-1674.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grande-Bretagne : PSA et la flexibilité qui passe mal

Peugeot a une usine en Grande-Bretagne à Ryton, près de Coventry.Elle n'a jamais aussi bien marché et produit essentiellement pour l'exportation.

Il faut dire que PSA a été le premier groupe automobile à introduire la flexibilité en Grande-Bretagne, il y a quelques années, sous la forme d'un volant annuel d'heures supplémentaires obligatoires, à faire en fonction des besoins de la production avec un préavis minime. Puis PSA a réduit les majorations, ce qui a conduit à des mouvements de colère que les appareils syndicaux ont eu bien du mal à contenir.Enfin, l'an dernier il a introduit une équipe VSD (vendredi-samedi-dimanche) qu'il a fait passer en promettant des embauches pour cette équipe et surtout en supprimant la nuit du vendredi pour les autres équipes.A ceci près que les "embauchés" ne se sont vu offrir que des contrats temporaires.Tout cela s'est fait, bien sûr, au nom de la nécessité de rendre l'usine de Ryton capable de résister à la concurrence des autres usines Peugeot du continent -sinon la production irait ailleurs, disait la direction.

Seulement aujourd'hui, PSA pousse le bouchon un peu plus loin.D'un côté les VSD se voient intimer l'ordre de travailler en plus le lundi par rotation.De l'autre, l'horaire hebdomadaire baisse de 39h à 36h45 pour les autres équipes, mais sur la base d'une moyenne calculée sur six semaines avec des "pointes" de 46 heures, sans que les heures supplémentaires obligatoires disparaissent pour autant. Surtout la nuit du vendredi redevient travaillée.Et toujours pour être plus "compétitif" qu'ailleurs, bien sûr, sinon...

On peut mesurer la réaction à ce nouveau tour de vis par un vote à 86% en faveur de la grève illimitée qui a pris de court les appareils syndicaux. En fait de grève illimitée, ceux-ci ont fait durer les choses. Ils ont fini par appeler à deux journées de grève qui ont paralysé la production puis, comme on se rapprochait de la fermeture annuelle de trois semaines de l'usine, ils ont repoussé tout autre action au mois de septembre, espérant sans doute que la colère retombera d'ici là. Mais peut-être cette fois-ci leur calcul, qui est aussi celui de PSA, se révèlera-t-il faux.

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