Éducation nationale : Les salariés des Universités de Nancy et Metz disent "non à la précarité"14/07/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/07/une-1670.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Éducation nationale : Les salariés des Universités de Nancy et Metz disent "non à la précarité"

Il n'y a pas que les entreprises privées qui licencient et recourent à la précarité. L'Éducation nationale est également un gros consommateur de contractuels, qu'elle licencie elle aussi.

Depuis longtemps l'Education nationale supplée au manque de titulaires IATOS par des contractuels " 10 mois " qu'autorise une dérogation faite à la loi sur l'emploi public. L'académie de Nancy-Metz compte ainsi 153 contrats " 10 mois ". En tout, ces contractuels représentent environ le tiers des personnels non-enseignants !

Jusqu'à cette année l'Etat renouvelait les contrats chaque année pour 12 mois et certaines personnes occupent le même poste depuis plus de dix ans sans être titulaires.

Mais plutôt que de mettre fin à la situation précaire de ces personnels à qui il doit beaucoup, le gouvernement a décidé d'appliquer les textes à la lettre... c'est-à-dire de les renvoyer au bout de 10 mois. En réalité pour le gouvernement, c'était surtout l'occasion de faire quelques économies sordides et de ne pas renouveler au passage une partie des contrats. Ce qui n'empêche pas les ministres de prétendre qu'ils veulent résorber la précarité dans la fonction publique !

Cette décision était restée confidentielle et la surprise n'en a été que plus grande à l'annonce de la nouvelle, il y a un peu plus de deux mois. Alertés par les personnels contractuels eux-mêmes, les salariés de l'université de Nancy 2 n'ont pas accepté de voir licencier leurs collègues et ont rallié les IATOS de Nancy 1 et de Metz.

Alors que l'année universitaire est terminée, et malgré les renvois de contractuels à la fin de leur contrat, les actions se sont succédé à Nancy, à Metz, tout au long du mois de juin et début juillet, mobilisant entre cent et deux cents personnes, pour obtenir le renouvellement des contrats, sans que les représentants de l'Etat ne reviennent sur cette mesure scandaleuse.

Le 6 juillet, une délégation a rencontré le représentant du recteur qui a seulement annoncé la prolongation de 2 mois de 53 contrats correspondant aux " cas sociaux ", aux personnes ayant réussi un concours sans être encore nommées et aux postes déclarés pour la circonstance indispensables à la continuité du service public. Les présidences d'université avaient été invitées à fournir une liste de noms classés par ordre de priorité... Ce n'est pas cela qu'attendent les contractuels.

Pour le moment les présidences des universités Nancy 1 et Nancy 2 ont décidé de prolonger les contractuels à leurs frais. Mais le président de Nancy 2 parle de fermeture anticipée des campus en contrepartie pour faire des économies de chauffage. Et l'incertitude reste entière pour la rentrée prochaine : on prévient déjà les contractuels qu'ils ne seront pas tous reconduits et on les invite à passer des concours. Et pourtant le nombre de places à ces concours est très limité.

Les salariés de l'académie de Nancy-Metz entendent bien rester mobilisés même en cette période de vacances.

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