Région toulousaine : Grève pour les salaires dans les cliniques privées07/07/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/07/une-1669.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Région toulousaine : Grève pour les salaires dans les cliniques privées

Dans la région toulousaine, le mouvement a démarré le mercredi 21 juin à la clinique des Cèdres (la plus importante du pays, avec 800 salariés) à l'appel de militants de la CGT.

Deux mois auparavant il y avait eu grève dans deux autres cliniques - avec évacuation d'une partie des malades - contre les conditions d'application des 35 heures. Et, au début de ce mois, une grève de quatre jours du personnel des blocs et un débrayage de quatre heures de l'ensemble du personnel de la clinique Pasteur, amenaient la direction à concéder une prime mensuelle de 450 F brut.

Le personnel de la clinique des Cèdres, rejoint par celui de la clinique du Parc, réclame l'alignement des salaires du privé sur ceux du public, l'écart pouvant atteindre 3 000 F.

Après plusieurs jours, le mouvement a gagné la clinique Sarrus-Teinturiers puis l'ensemble des cliniques de la région à l'occasion du rassemblement appelé jeudi 29 juin devant le siège de l'Union Hospitalière Privée, principale organisation patronale. Un millier de manifestants se sont retrouvés pour scander des mots d'ordre sans ambiguïté : " Cliniques en colère, y'en a marre des bas salaires ", " Aucune hésitation, nous voulons du pognon "... La grève était totale par endroits, au point que les directions des cliniques ont dû faire évacuer les malades vers les hôpitaux, les médecins devant ailleurs assurer eux-mêmes la relève des soins infirmiers.

Le patronat des cliniques dit reconnaître la justesse des revendications salariales mais affirme n'avoir pas les moyens de leur donner satisfaction ; il renvoie la balle dans le camp du gouvernement qui, selon lui, ne lui donne pas suffisamment de moyens via l'Agence Régionale de l'Hospitalisation. Mais l'argument ne passe pas car le personnel voit les investissements réalisés par les cliniques, que celles-ci soient la propriété de leurs médecins ou de grands groupes financiers.

Les discussions entre le personnel et le patronat se déroulent clinique par clinique et les propositions sont variables. Par exemple, à la clinique Sarrus-Teinturiers, la reprise a été votée après que la direction a accordé une prime mensuelle de 600 F brut et annoncé que les jours fériés seront récupérés ou payés, ce qui représente 10 jours par an. Mais la direction de la clinique Ambroise-Paré a saisi en référé le tribunal de grande instance qui s'est prononcé pour la mise en place d'un service minimum et a condamné la déléguée CFDT à 6 000 F d'amende.

Le patronat sent bien que nous ne sommes plus en 1991 où, pour des revendications semblables, le personnel s'était contenté de porter l'étiquette " gréviste " dans le dos, tout en assurant le travail. Alors, il peut décider de faire quelques gestes, mais aussi durcir sa position. La grève continue dans plusieurs cliniques mais elle souffre d'un manque de coordination entre les différents établissements, ce qui ne semble pas être la préoccupation des syndicats.

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