Le gouvernement aide le patronat à faire pression contre les salaires30/06/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/06/une-1668.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Le gouvernement aide le patronat à faire pression contre les salaires

Le lundi 26 juin, la commission nationale de la négociation collective, lors de sa réunion annuelle destinée à faire le bilan des accords signés dans l'année entre les patrons et les organisations syndicales, a rendu publics des chiffres concernant les négociations salariales. Ces chiffres illustrent la dégradation du niveau de vie des travailleurs.

En effet, en 1999, 3,5 millions de salariés auraient obtenu une revalorisation de leur salaire alors qu'ils étaient 6,5 millions en 1998 : près de la moitié moins ! D'ailleurs seules 64 branches d'activité ont abordé ce problème dans les négociations cette année contre 138 l'année passée ; de même la revalorisation des salaires minima n'a fait l'objet que de 258 avenants salariaux à l'échelon interprofessionnel contre 358 l'année passée, 28 % de moins donc par rapport à 1998, mais 51 % de moins par rapport à 1995 !

La commission constate en outre qu'il n'y a pratiquement aucun progrès en ce qui concerne les branches qui ont toujours dans leur grille de salaires des coefficients inférieurs au SMIC : elles sont 56 %, plus de la moitié donc, et ce pourcentage est resté pratiquement inchangé depuis 10 ans !

En fait les négociations interprofessionnelles, les négociations couvrant des branches entières d'activités sont plus que jamais en panne. Syndicats et patrons leur substituent des accords d'entreprises, couvrant beaucoup moins de salariés, ne permettant pas d'imposer un rapport de force favorable aux travailleurs en particulier dans les petites entreprises, divisant et émiettant plus que jamais la classe ouvrière. Il faut ajouter que ce type d'accords encourage les patrons à recourir aux augmentations individuelles en lieu et place des augmentations collectives.

Les négociations sur les 35 heures, telles qu'elles ont été voulues par le gouvernement, favorisent un peu plus l'isolement des travailleurs, entreprise par entreprise, pour le plus grand profit du patronat. Il y a eu en 1999 deux fois plus d'accords d'entreprises et d'établissements qu'en 1998 (31 000 contre 13 300) mais deux fois moins de travailleurs dont le salaire a été augmenté. La commission a constaté que l'application des 35 heures s'est accompagnée dans bien des cas d'un gel des salaires sur deux ans ou deux ans et demi. Cela illustre bien le recul pour les travailleurs de la politique dite sociale du gouvernement qui, non seulement favorise de façon éhontée les patrons, mais qui aboutit à isoler et à affaiblir un peu plus les travailleurs.

Alors qu'on parle de reprise économique, alors que les profits des entreprises battent des records, le sort des salariés, lui, ne s'améliore pas. Les grands patrons, pourtant grassement payés, ont le culot d'affirmer que toute hausse des salaires tue l'emploi et le gouvernement, compréhensif comme toujours à leur égard, chipote sur l'augmentation du SMIC dont le niveau est pourtant bien trop bas.

En maintenant une pression sur les salaires, en les laissant au niveau le plus bas possible, les patrons engrangent autant de profits supplémentaires sur le dos des travailleurs, avec l'approbation et l'aide du gouvernement.

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