Rennes : Un patron qui en profite (lettre d'un lecteur)02/06/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/06/une-1664.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Rennes : Un patron qui en profite (lettre d'un lecteur)

Nous sommes des jeunes ex-employées du magasin CASA (ameublement et bibelots) à Rennes. Depuis mars 2000, date de début d'installation du magasin, plus de 10 employées recrutées pour des emplois en contrat à durée indéterminée n'y travaillent plus. La moitié d'entre elles se sont fait renvoyer avant la fin des deux mois de leur période d'essai.

Les autres ont préféré partir d'elles-mêmes devant les brimades et les conditions de travail pénibles.

Nous avons été recrutées en contrat à durée indéterminée pour installer le magasin avec promesse de pouvoir rester ensuite. En fait, nous avons l'impression que le patron a utilisé notre période pour nous employer pour un travail temporaire sans avoir à payer les primes de précarité.

Quant aux horaires de travail, si la base était de 35 heures hebdomadaires, payées 35 au SMIC, c'était sans compter les heures supplémentaires selon les désirs immédiats du patron, et payées 110 % seulement jusqu'à 38 heures (merci la loi Aubry) au lieu de 125 %.

C'est donc tout bénéfice pour le patron qui a pu ainsi profiter d'une main-d'oeuvre jeune, bon marché, et d'autant plus corvéable qu'il y avait promesse d'embauche au bout de deux mois. C'est révoltant, mais légal et très intéressant pour l'employeur. Voilà encore une preuve que les lois sont vraiment faites pour les patrons qui savent utiliser le chômage et la précarité et nous mener en bateau.

Nous souhaitons dénoncer ces pratiques dont nous avons été les victimes. Nous ne sommes pas les seules et il n'est pas certain que les travailleurs continuent longtemps à accepter la loi des patrons !

Rennes, le 29 mai 2000

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