Education nationale, deux mois après le départ d'Allègre : Les problèmes demeurent02/06/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/06/une-1664.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Education nationale, deux mois après le départ d'Allègre : Les problèmes demeurent

Fin mars, Allègre était "viré", Lang prenait sa place, associé à Mélenchon, ministre délégué à l'Enseignement professionnel. Cela a fait suite au fort mouvement de grève qui s'est développé dans tout le pays, en particulier chez les enseignants des lycées professionnels, durant plusieurs semaines.

Cette mutation ministérielle avait suscité une attente chez bien des enseignants, en grève depuis la fin février pour beaucoup. Plus que les vacances et l'approche des examens, a joué dans l'attitude du personnel enseignant l'annonce faite par Lang et relayée par les médias que les professeurs étaient satisfaits des mesures prises. D'autant que les syndicats ont presque tous approuvé le décret présenté (sauf la CFDT qui s'est abstenue et la CGT qui n'a pas voté) !

Ce décret concernait le statut des enseignants des lycées professionnels et reprenait quasiment celui d'Allègre. Le budget exceptionnel annoncé se réduisait à une misère, prévoyant la création de 300 postes, le reste étant alloué en heures supplémentaires, loin d'atteindre les 5 000 postes qui seraient nécessaires dans les lycées professionnels pour passer réellement aux 18 heures pour tous.

La seule différence avec les propositions d'Allègre est que le plat est désormais servi à la sauce Lang, une sauce de pseudo-" dialogue " qui n'est pas sans déplaire à bien des syndicats... Mais le plat reste le même !

En cette fin d'année scolaire commence à se préparer la rentrée prochaine. Et, s'il restait encore des illusions, elles commencent à s'évaporer. Car les enseignants ont toutes les raisons de ne pas être satisfaits.

La précarité est toujours là : aucune annonce de titularisation pour ceux, enseignants et personnels de service (ATOSS), qui travaillent depuis des années comme contractuels, vacataires, emplois-jeunes, SES, etc. (40 % des personnels). Dans les lycées professionnels, si le flou demeure sur la mise en place des nouvelles grilles horaires concernant les élèves, du fait des heures supplémentaires exceptionnelles allouées pour l'année prochaine, on s'achemine en règle générale vers la baisse du nombre d'heures de cours. Du côté des enseignants des lycées professionnels, la flexibilité reste à l'ordre du jour, même si sa mise en place n'est pas encore nettement fixée partout, sans doute dans la crainte des réactions.

Partout ailleurs, dans les lycées, collèges et écoles, les moyens restent insuffisants. Les classes seront autant surchargées et le personnel toujours plus sollicité. C'est ce qu'annoncent les intentions évoquées par le successeur d'Allègre. Ces réformes ne visent pas à améliorer la vie dans les établissements scolaires, ni pour les élèves ni pour les personnels, mais à faire des économies sur les dépenses de l'Etat.

Un changement véritable supposerait la création de 100 000 postes (les syndicats estiment à 30 000 le nombre d'enseignants supplémentaires nécessaires rien que dans le secondaire !). On le sait déjà, la rentrée scolaire Lang-Mélenchon ne sera marquée par aucune amélioration. Et dans un certain nombre d'établissements se discute déjà l'idée qu'il faudra " remettre ça ".

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