SNCF-RER ligne C (Gare d'Austerlitz) : Non à la dégradation des roulements !26/05/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/05/une-1663.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF-RER ligne C (Gare d'Austerlitz) : Non à la dégradation des roulements !

Lundi 22 mai, les agents de conduite SNCF de la gare de Paris Austerlitz ont débrayé à l'appel des syndicats CGT, CFDT, FO, FGAAC et SUD-Rail, contre la dégradation des nouveaux roulements devant entrer en vigueur le 28 mai. La journée de grève a été suivie à 75 % par ceux qui travaillent sur la ligne C du RER et seulement par 20 % de ceux qui font les grandes lignes. Il faut dire que trois jours avant le mouvement, la direction SNCF avait lâché quelques améliorations minimes sur les roulements des agents de conduite grandes lignes, histoire de les démobiliser...

Pour les roulants des lignes banlieue en revanche, la direction a maintenu la suppression des trains permettant de venir travailler très tôt le matin. A la place, elle a prévu des bus de substitution qui, même aux heures très matinales de prise du travail (3 h 21, 2 h 58, etc.), mettent beaucoup plus de temps que les trains pour desservir les gares où les roulants doivent prendre leur poste.

Par ailleurs, la SNCF se sert de cette réorganisation pour augmenter le nombre de kilomètres journaliers effectués par chacun, en jonglant sur plusieurs dépôts afin d'adapter la charge de travail au manque d'effectif.

Car ce qui se passe ici, avec les roulants de la ligne C du RER, est à l'image de ce qui se passe partout ailleurs à la SNCF. La direction mène une politique comparable et systématique dans tous les services, et cela d'autant plus aisément qu'elle s'appuie sur l'accord 35 heures, signé par les directions syndicales CGT et CFDT. Cet accord prévoit de limiter à 25 000 les embauches sur trois ans alors qu'il serait nécessaire de recruter entre 35 000 et 40 000 cheminots dans la même période pour compenser les effets des 35 heures tout en remédiant au manque de personnel.

Lors des assemblées tenues ce 22 mai, si les cheminots présents ne voulaient pas s'engager dans une grève plus longue, isolée, ils étaient conscients qu'ils ne feraient pas l'économie d'un mouvement d'ampleur pour contrer la politique de la direction, alors que la politique des syndicats est à cent lieues de cette perspective. Sur le plan local par exemple, la CGT se dit pour l'action, mais dans les faits, elle est surtout préoccupée de régler ses comptes avec la FGAAC (syndicat corporatiste des agents de conduite, devenu majoritaire chez les roulants aux dernières élections professionnelles) qui, elle, a déposé un nouveau préavis de grève, national cette fois, pour le 28 mai.

Cette ambiance de zizanie entre boutiques syndicales est plutôt mal ressentie par les cheminots. Mais compte tenu que les mêmes problèmes d'effectifs se posent dans bien d'autres établissements, que des préavis ont été déposés ailleurs (Lyon, Nevers, Clermont-Ferrand, les Aubrais, Tours, etc.), les cheminots restent attentifs à la possibilité que se développe un véritable mouvement pour réclamer des effectifs.

Partager