Alstom : Contre les licenciements, la lutte continue26/05/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/05/une-1663.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Alstom : Contre les licenciements, la lutte continue

Mardi 23 mai, se déroulait une journée d'action nationale contre les licenciements dans le groupe Alstom.

A Paris, une manifestation a regroupé plusieurs centaines de travailleurs, venus des différents sites touchés par les plans, La Courneuve et Saint-Ouen, et des délégations de beaucoup d'autres. A Lys-lez-Lannoy dans le Nord et à Belfort, les salariés manifestaient de leur côté, une délégation se joignant à la manifestation parisienne. Ainsi, après le blocage des portes le matin, plus de 700 travailleurs de Belfort ont fait le tour des ateliers avant d'être reçus par leur direction.

Cela fait bientôt six mois que nous sommes au courant des projets de licenciement de la direction. Alstom n'est pourtant pas au bord de la faillite. Ce même jour, 23 mai, des encarts dans les journaux vantaient les résultats financiers de l'année. Préparant une nouvelle émission d'actions, Alstom annonce des résultats en hausse dans tous les domaines : carnets de commande, commandes reçues, chiffre d'affaires et surtout bénéfices : 2,5 milliards de francs, 15 % d'augmentation sur l'année précédente, 40 % d'augmentation du bénéfice par action !

Aujourd'hui, le plan est donc officiel. Il vise à supprimer des milliers d'emplois, faisant disparaître des usines entières et en menaçant d'autres à terme. Cette journée fait suite à d'autres, ainsi qu'à de multiples réunions, où nous avons même été reçus par le ministre de l'Industrie, Christian Pierret. Les travailleurs attendaient de voir ce que ferait ce gouvernement qui se dit de gauche avec d'autant plus d'attention qu'Alstom n'est pas un groupe tout à fait comme les autres : ses commandes, sa fortune, il la doit pour une bonne part aux marchés offerts par l'Etat, aux commandes des centrales d'EDF, aux TGV et aux équipements de transport, sans parler des aides à l'exportation. De plus, combien de fois le président de la République ou les ministres se sont-ils transformés en VRP du groupe à travers le monde !

Eh bien nous avons vu ! Dans les différentes usines, le plan annoncé est le même que celui dont nous avions obtenu une copie, par des fuites ou des indiscrétions, il y a six mois. Il a même été parfois aggravé ! Quant à l'action du ministère, elle vient de se concrétiser par l'annonce d'un plan de " ré-industrialisation de sites industriels ", quelques dizaines de millions distribués ou provisionnés pour les patrons actuels ou les futurs repreneurs des sites qui vont être les plus touchés, Belfort et Lys-les- Lannoy. Des mots, peut-être de l'argent pour des patrons, mais sûrement pas des emplois garantis.

L'inefficacité de cette politique est manifeste et connue. Il suffit de regarder les friches industrielles autour des grandes agglomérations. Quant aux " ré-industrialisations ", bien souvent elles ont abouti à l'encaissement des subventions par les patrons, avant que ceux-ci ne mettent la clef sous la porte peu après.

Alors, lutter contre les licenciements pour nous, c'est d'abord tout faire pour les empêcher aujourd'hui.

Nous avons bloqué les premières réunions de CCE, les empêchant de se tenir dans les deux filiales concernées. La manifestation du 23 mai, du siège d'Alstom à Matignon, a rappelé qu'en refusant d'imposer le retrait de son plan à l'Alstom, le gouvernement s'en rendait complice. Nous avons bien l'intention de défendre notre droit à un emploi réel et garanti.

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