Éducation nationale : Les ATOSS en grève19/05/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/05/une-1662.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Éducation nationale : Les ATOSS en grève

Jeudi 18 mai, les personnels ouvriers, administratifs et techniciens de l'Education nationale, les " ATOSS ", ont prévu d'être en grève à l'appel des principaux syndicats du secteur. Parmi tous ceux qui, dans les établissements scolaires, assurent des tâches autres que l'enseignement, l'exaspération ne cesse en effet de s'amplifier, face aux conditions de travail de plus en plus difficiles, d'autant que leurs salaires restent dérisoirement faibles.

De plus la précarité touche lourdement les personnels ATOSS. Sur les 190 000 que compte cette catégorie, 60 000 sont en " Contrats Emploi Solidarité ". Depuis des années que les postes budgétaires sont supprimés, le plus souvent à l'occasion d'un départ en retraite, on les remplace par du personnel précaire. CES, mais également vacataires ou auxiliaires. Le gouvernement a prévu d'accroître encore cette proportion déjà considérable en recrutant 2 000 emplois-jeunes, précaires donc, baptisés " cadre de vie ".

Cette précarité florissante n'évite pourtant pas le sous-effectif. Dans les banlieues en particulier, assurer l'entretien d'établissements scolaires constamment dégradés nécessiterait presque partout un accroissement du personnel, lié à l'accroissement des tâches. Rien que pour faire face à ces tâches il faudrait au minimum 40 000 ATOSS supplémentaires. C'est ce qu'ils revendiquent. Auxquels il conviendrait d'en ajouter 10 000 pour que la mise en oeuvre des 35 heures ne se traduise pas par une détérioration des conditions de travail.

C'est que dans les établissements scolaires, le personnel ATOSS est particulièrement soumis à la flexibilité des horaires. Travaillant une partie des vacances, quand ni élèves ni enseignants ne sont là, leur planning est souvent tributaire des aléas du service, et bien souvent au bon (ou au mauvais) vouloir des chefs d'établissement. Il en va de même pendant l'année scolaire, où les multiples réunions sont organisées en dehors des heures de cours et nécessitent leur présence au-delà de ce qui était prévu, pour du nettoyage ou des tâches de gardiennage, à l'improviste.

Dans les récents mouvements, enseignants et personnels ATOSS se sont bien souvent retrouvés au coude à coude pour exiger le personnel nécessaire au fonctionnement normal des établissements, des conditions de travail correctes et la fin de la précarité. Dans les mêmes quartiers il y a des chômeurs qui cherchent vainement un emploi tandis que dans les établissements scolaires voisins le personnel nécessaire fait défaut. C'est à la fois injuste et aberrant.

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