Conseil régional d'Ile-de-France : Aides publiques pour les profits des entreprises19/05/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/05/une-1662.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Conseil régional d'Ile-de-France : Aides publiques pour les profits des entreprises

Le Conseil régional d'Ile-de-France est dirigé, depuis 1998, par un exécutif de gauche plurielle, présidé par le socialiste Jean-Paul Huchon. Mais en fait, en matière d'aides aux entreprises, l'exécutif a purement et simplement repris à son compte presque tous les dispositifs d'aides aux entreprises que la droite avait mis en place. Le langage seul a changé qui prétend désormais qu'il s'agit de développer l'emploi... même si cela n'entraîne pas ou presque pas de créations d'emplois.

Les 400 millions de francs annuels d'aides directes (pour ne parler que de celles-là) que la Région donne aux entreprises passent par de multiples organismes-écran, par les Chambres de commerce et d'industrie patronales, et par les Chambres de métier qui, au passage, prennent jusqu'à 10 % de frais de dossier !

Récemment, les élus de Lutte Ouvrière au Conseil régional ont eu entre les mains quelques audits et rapports d'évaluation, signés de l'Inspection générale des comptes - qui n'a rien d'une vulgaire officine gauchiste - concernant certains organismes dépendant de la Région et distribuant des aides à un titre ou à un autre pour aider à la création d'emplois. Leur efficacité est nulle. Ainsi, à propos des Arex, organismes " d'appuis régionaux à l'exportation ", le rapport d'audit précisait qu'en dix ans, plus de la moitié des entreprises aidées avec les fonds publics (plus de 200 MF) non seulement n'avaient pas créé d'emploi mais en avaient même supprimé. Un autre organisme du même genre avait distribué plus de 30 millions de francs en cinq ans, pour des emplois la plupart du temps précaires, qui disparaissaient souvent un an après que la subvention avait été empochée.

Un rapport de l'exécutif du Conseil régional sur les subventions en faveur des locaux d'activités se félicitait qu'en une dizaine d'années cette procédure ait aidé soixante opérations d'immobilier d'entreprise pour un coût de 75 millions de francs et que chaque opération ait généré 31 emplois. Une lecture plus minutieuse des documents permettait de constater qu'en fait seuls sept emplois avaient été réellement créés par opération, les autres étant seulement des emplois transférés, avec les entreprises concernées, c'est-à-dire préservés et non créés. Lorsqu'en commission du " développement économique et de l'emploi ", un camarade de Lutte Ouvrière a dénoncé la situation, le vice-président PCF de la Région s'est contenté de déclarer que " oui, il faut que l'on change cela... mais si on n'avait rien fait, il n'y aurait même pas eu une seule création d'emploi "...

On le voit, que l'éxécutif de la Région soit de droite ou de gauche, les fonds publics régionaux d'Ile-de-France continuent d'alimenter les dividendes des actionnaires, sans contrôle et sans création d'emplois.

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