Politiciens, patrons... un même monde12/05/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/05/une-1661.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Politiciens, patrons... un même monde

Ancien patron de Suez-Lyonnaise des Eaux, Jérôme Monod devrait faire son entrée comme conseiller à l'Élysée. Inutile de préciser quels intérêts cet ami de "trente ans" de Chirac ira défendre, lui qui déclarait fièrement en 1996 4,6 millions de francs de salaire (sans parler des à-côtés). Cette parfait osmose qui existe entre les hommes politiques de droite et les hommes d'affaires, dirigeants de grands groupes capitalistes, n'est évidemment pas une surprise. Les dirigeants du RPR et de l'UDF sont eux-mêmes des patrons et ne le cachent pas.

Balladur a par exemple été président de 1969 à 1980 de la Société du tunnel du Mont-Blanc. En 1976,il est entré dans ce qui allait être le groupe Alcatel-Alsthom où il a dirigé une société de service informatique (GSI), tout en prenant en 1980 la présidence d'une autre filiale, la CEAC. Ce n'est évidemment qu'un exemple parmi d'autres. Mais il ne faudrait pas croire que cet état de fait n'est que l'apanage de la droite.

Au PS aussi, on trouve du beau monde, même si on se montre plus discret. Martine Aubry a, de ce point de vue, un passé éloquent, elle qui fut directeur général adjoint de Péchiney de 1989 à 1991, aux côtés de Jean Gandois, le remplaçant de Jérôme Monod à Suez-Lyonnaise des Eaux. On pourrait aussi parler de Strauss-KAhn, de Dumas et de bien d'autres dont les multiples liens avec le patronat ont été mis en évidence à l'occasion des "affaires" qui les ont mis en cause.

Entre les groupes industriels et les politiciens de droite comme de gauche, il y a ainsi un va-et-vient permanent. Dans la plus parfaite continuité car, à un poste ou à un autre, les uns comme les autres défendent les mêmes intérêts.

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