Fonction publique : De plus en plus de précaires12/05/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/05/une-1661.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Fonction publique : De plus en plus de précaires

Les discussions entre le ministre de la Fonction publique, Michel Sapin, et les syndicats sur la précarité, commencées fin avril, continuent. Michel Sapin en a profité pour faire des déclarations sur sa prétendue volonté de résorber la précarité.

Il fait mine de déplorer qu'il y ait " aujourd'hui autant de précaires dans la fonction publique qu'au moment de la signature de l'accord Perben en 1996 ". Cet accord, qui avait été signé par tous les syndicats sauf la CGT, prévoyait des titularisations, mais après des concours " réservés " seulement à ceux qui auraient une certaine ancienneté. Et au lieu de 150 000 titularisations prévues, il y a quatre ans, il n'y en a eu que 20 000 proposées. Qui plus est, le nombre de places à ces concours ne cesse de diminuer. Une fois les concours réussis, les lauréats ne sont même pas tous pris.

On constate que la précarité ne fait qu'augmenter dans la fonction publique, que ce soit à La Poste ou dans l'Education nationale. Les départs en retraite, qui vont représenter 40 % des fonctionnaires dans les dix ans à venir, ne sont pas tous remplacés, et bien souvent, quand ils le sont, c'est par des précaires.

Le gouvernement Jospin a d'ailleurs créé une catégorie supplémentaire de précaires : les emploi-jeunes. Il y en aurait 80 000 (on est loin des 150 000 promis) qui ne sont même pas sûrs d'être réemployés à l'issue de leur contrat.

Si Michel Sapin voulait convaincre de ses bonnes intentions, il pourrait décider immédiatement la titularisation sans concours de tous les personnels précaires de la fonction publique, qui ont les qualités requises pour assumer une fonction qu'ils exercent déjà. Mais même cette mesure indispensable et urgente ne serait pas suffisante. Il faudrait bien plus. Des dizaines de milliers d'embauches dans tous les services publics, à la fois pour rattraper le retard pris depuis des années et pour améliorer le service rendu.

Ce serait une façon d'assurer la garantie de l'emploi et du même coup d'offrir à la collectivité un service public qui mérite son nom.

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