Chèques Postaux Orléans - La Source : Une direction qui sait mécontenter tout le monde12/05/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/05/une-1661.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chèques Postaux Orléans - La Source : Une direction qui sait mécontenter tout le monde

Au centre des Chèques Postaux de La Source, le vendredi 28 avril, nous étions en grève à l'appel de la CGT et de SUD. Comme dans tous les secteurs de La Poste, la mise en place des 35 heures a démarré et, malgré toutes les tentatives de la direction pour diviser le personnel, le mécontentement dans les services ne cesse de s'exprimer.

Actuellement, nous travaillons 36 heures par semaine en cinq jours. Non seulement il n'y aura pas un emploi supplémentaire de créé, mais la direction estime que nous sommes encore de trop. D'ici la fin de l'année, 70 départs en retraite ne seront pas remplacés. Depuis plusieurs années maintenant, des jeunes sont embauchés au coup par coup avec des contrats à durée déterminée de cinq semaines et à temps partiel. Non contente de leur imposer un contrat à temps partiel de 80 %, la direction se permet ensuite de leur faire faire des journées de 10 heures, au gré du trafic, comme dans le service de la mise sous pli des extraits.

Il y a quinze jours, nous avons convoqué la direction dans le service pour exprimer notre colère face à de telles méthodes. Avec la mise en place des 35 heures, tout le monde est bien conscient que nos conditions de travail ne peuvent que se détériorer. Pourtant la direction a mis le paquet pour essayer de faire passer ses projets en douceur. Elle a décidé d'entamer des négociations service par service, en s'adressant en premier aux plus petits services comme le Pôle Régularisations. Là, les chefs n'ont pas ménagé leurs efforts. Des groupes de travail ont été organisés. Des employés ont ainsi proposé les horaires qu'ils souhaitaient mettre en avant. Après moult réunions, le chef de centre a décidé que c'était lui qui déciderait. Dans ces conditions, tous les syndicats, CGT, SUD, CFDT et FO, ont refusé de siéger au CHS-CT et au Comité Technique Paritaire (CTP) convoqués par la direction pour entériner les nouveaux horaires de ce service. Malgré cela, la direction a osé faire paraître un article dans son journal d'entreprise, annonçant qu'au Pôle Régularisations tout se passe bien et que 100 % du personnel approuve son projet, alors que le 28 avril nous étions 100 % de grévistes dans le service !

La direction essaie de faire passer ses projets en force, mais il n'est pas dit que sa tactique réussisse. Sur les Modules, services où travaille la moitié du centre, elle intensifie les réunions. Là aussi on peut faire semblant de proposer nos horaires, mais à condition que le samedi matin soit inclus dans la durée du temps de travail. Pour l'ensemble du personnel concerné, il n'en est pas question. Après des années de bagarre et de grèves, notamment la grève de cinq semaines en 1974 à La Poste, nous avions fini par faire céder la direction en 1986 sur l'obtention de deux jours de repos consécutifs le samedi et le dimanche.

La direction tente aussi de nous imposer, en plus du samedi, des horaires sur sept semaines avec un repos supplémentaire par cycle qui sauterait si ce jour-là nous sommes en congés ou en maladie.

Les discussions dans les services vont bon train sur le thème " Merci Aubry ", " Il paraît que nous avons un gouvernement de gauche "... Alors que nous avons fait trois journées de grève depuis le mois de janvier, beaucoup s'interrogent sur la politique des syndicats. Ceux-ci ne réagissent pas, c'est le moins qu'on puisse dire, à la mise en place des 35 heures à La Poste, centre après centre. Alors qu'elle entraîne des mouvements de grève d'un bout à l'autre du pays, les directions syndicales de La Poste ne font rien pour unifier ces luttes, de même d'ailleurs que, à l'échelle du pays, les confédérations syndicales ne font rien pour s'opposer à la loi Aubry et à ses conséquences désastreuses pour les conditions de travail.

Mais, à La Source comme ailleurs, nous n'avons pas dit notre dernier mot. Car non contente d'accroître notre mécontentement avec les 35 heures, la direction nous impose de travailler dans un véritable chantier. Depuis huit mois en effet, l'immeuble est en pleine rénovation, intérieure comme extérieure. Et il n'y a pas un mois où nous n'avons pas frisé l'accident grave : chute d'outil à ras de nos têtes, projections d'acide nitrique, écroulement d'un plafond à 50 cm de bureaux occupés, écroulement d'une dalle dans les sanitaires, inondations, etc. ! Certains jours, les directeurs se font tout petits. Ils font bien car ils prennent des décisions qui finissent par fâcher même les plus résignés d'entre nous !

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