Une polémique a été déclenchée par le maire RPR du 8e arrondissement de Paris, François Lebel. L'éditorial de son mensuel municipal s'insurge contre le redécoupage, par l'académie, des zones d'affectation des lycées. Alors que, jusque-là, un même district regroupait les élèves du 8e, 17e et 16e arrondissement, trois arrondissements avec une population souvent aisée, le nouveau district regrouperait le 8e avec les 9e, 10e, 18e et 19e arrondissements, bien plus populaires. " Comment ne pas deviner dans ce découpage la volonté idéologique d'imposer dans les établissements de nos quartiers le principe "d'hétérogénéité" ! se scandalise l'article. " Les enfants les plus atteints par la drogue et la violence pourront désormais agrandir le périmètre des arrondissements à risque. " Pour ce maire, pauvre est synonyme de dealer et de délinquant.

En bref, selon lui, il faut que ces enfants de pauvres restent dans leur quartier de pauvres, aillent dans leurs écoles de pauvres et laissent les riches entre eux, dans leur ghetto !

Nul doute qu'en luttant ainsi contre la " mixité obligatoire ", le maire se fait l'écho d'une bonne partie de son électorat de bourgeois et petits bourgeois qui, d'après ce maire, ont peur " d'être contaminés par une clientèle de gens fauteurs de troubles ". Et puis, il ne manquerait plus que tout cela fasse baisser le prix du mètre carré...

Voilà qui prouve en tout cas qu'en matière scolaire non plus, la lutte des classes, n'est pas révolue... et la bêtise et la démagogie non plus.