De la chasse à la chasse aux voix... sur le terrain de la réaction28/04/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/04/une-1659.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

De la chasse à la chasse aux voix... sur le terrain de la réaction

L'image aux actualités télévisées de chasseurs bombardant d'oeufs et de galets des voitures qui ne montraient pas de la sympathie pour leur tract et leur cause, n'avait rien de réjouissant. Le député du PS de la Somme, Vincent Peillon, a été victime de ces quelques dizaines de chasseurs mobilisés le samedi 22 avril. Mais pour quoi ? Pas pour s'opposer à la politique antiouvrière du gouvernement, mais pour avoir voté la nouvelle loi sur la chasse !

Tout autour de la baie de Somme, le parti de droite CNPT a capitalisé, lors des dernières élections européennes de juin 1999, autour de sa " défense de la chasse et des chasseurs " des scores considérables : autour de 40 % des votants dans nombre de communes du secteur. Mais si le CNPT a pu rassembler toute une partie du public populaire de ces secteurs, c'est sur la base d'une profonde démoralisation politique et derrière une façade trompeuse d'apolitisme, dans une région où les chasseurs sont très nombreux y compris dans les milieux ouvriers.

Les dirigeants du CNPT sont des politiciens, démagogues certainement mais bien liés à la droite et aux possédants. De même, les associations de chasse ont peut-être une masse d'adhérents venant des milieux populaires, mais ceux qui donnent le ton sont les riches de toutes sortes, qui possèdent les sociétés de chasse et les terrains privés. Tout comme dans la baie de Somme ceux qui possèdent les huttes aménagées pour la chasse savent en profiter en faisant de leur location un commerce lucratif.

Voilà quel milieu réactionnaire s'agite dans ce secteur en se faisant la main à l'occasion. Cette fois, c'est sur un député socialiste ; c'est aussi en se présentant comme les défenseurs du droit des milieux populaires. Mais le moins qu'on puisse dire est qu'il n'y a pas à compter sur ces gens-là pour en défendre les intérêts.

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