GIAT Industries (Saint-Chamond - Loire) : En avant vers les 35 heures ?21/04/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/04/une-1658.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

GIAT Industries (Saint-Chamond - Loire) : En avant vers les 35 heures ?

Les personnels de GIAT Industries à Saint-Chamond (Loire) ont manifesté à plusieurs centaines dans les rues de la ville, le mardi 4 avril, pour réclamer que leur direction discute enfin sérieusement d'un accord sur les 35 heures qui ne soit pas un accord au rabais.

GIAT Industries, industrie d'Etat pour les matériels d'armement (chars Leclerc en particulier), poursuit depuis plusieurs années une politique de réduction de ses effectifs. Dans ce cadre-là, depuis plusieurs années, un accord basé sur la loi de Robien existait, prévoyant des diminutions d'effectif mais sans licenciement. Les travailleurs, qui en voyaient bien les inconvénients, en particulier le blocage des salaires, en avaient apprécié certains avantages, notamment des jours de repos supplémentaires (22 jours dans l'année). Ils pouvaient prendre ces jours plus ou moins aux dates qui les arrangeaient.

En 1999, la direction, aux ordres du gouvernement, intensifiait ses mesures de réduction de personnel : 1 300 suppressions d'emplois étaient prévues au niveau du groupe. Comme les départs volontaires n'allaient sûrement pas être nombreux et que les mesures de préretraite ne dégagent que peu de postes, les syndicats estimaient que cela entraînerait 575 licenciements. C'était inacceptable.

Face aux réactions du personnel, la direction a joué les matamores au moment des discussions sur les 35 heures. Elle soumettait un projet qui n'avait des avantages que pour elle. Elle envisageait une modulation des horaires sur l'année. Sur les 22 jours de repos qu'elle accordait, 17 étaient à sa disposition et 5 à la disposition des salariés. Les temps de pause auraient été sortis des temps de présence effective, ce qui rallongeait d'autant les temps de présence pour les postés. Les salaires étaient bloqués. Pour les cadres, elle demandait un forfait-jours de 205 jours travaillés sur l'année.

Aucun syndicat n'était prêt à signer un texte pareil. Voyant cela, la direction, unilatéralement, décidait que, puisque son projet était rejeté, eh bien on revenait à l'ancienne case départ, c'est-à-dire aux 39 heures.

Depuis donc le 1er février, les salariés de GIAT ont été ramenés plusieurs années en arrière. Il n'est donc pas étonnant que le débrayage et la manifestation du mardi 4 avril aient été suivis par près des deux tiers des 600 salariés présents à l'usine ce jour-là. De leur côté, les travailleurs de GIAT Industries à Roanne, dans le nord du département, ont organisé une série de débrayages et de grèves sur trois semaines, au mois de février. Leur mouvement a obligé la direction à enfin considérer les temps de pause comme temps de travail. Mais rien n'est réglé et chacun est bien conscient que ce n'est qu'un début et qu'il faudra frapper encore et plus fort.

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