Israël - Avoirs des juifs déportés : "les banques se comportent partout de la même manière".07/04/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/04/une-1656.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Israël - Avoirs des juifs déportés : "les banques se comportent partout de la même manière".

La Bank Leumi, établissement financier israélien, qui gère encore aujourd'hui plusieurs milliers de comptes " dormants ", car ayant appartenu à des Juifs assassinés par les nazis, vient d'être épinglée.

Sur ces comptes " dormants ", des sommes auraient été déposées, surtout pendant l'entre-deux-guerres, par un certain nombre de Juifs européens, majoritairement d'Europe centrale. A l'époque, la banque sous contrôle britannique s'appelait l'Anglo-Palestine Bank. Elle est devenue la Bank Leumi en 1948 à la naissance de l' Etat d'Israël.

Ces sommes déposées correspondaient au tarif fixé par les autorités anglaises pour obtenir un permis d'immigration, surnommé le " visa capitaliste ". Mais nombre de dépositaires et leurs familles ayant péri durant la Seconde Guerre mondiale, leur argent est resté à la disposition de la banque, qui pas plus que d'autres banques ne s'est souciée de rechercher les éventuels descendants.

Depuis 1948, neuf commissions d'enquête parlementaires se sont prétendument penchées sur la question. Mais en Israël comme en Europe ou aux Etats-Unis, il était surtout urgent d'attendre... que le silence retombe sur cette affaire. La Bank Leumi, à l'image de ses consoeurs suisses ou autres, s'est pendant longtemps abritée derrière le sacro-saint secret bancaire, ce qui a fait dire à la présidente de la nouvelle commission: " Nous ne pouvons pas demander aux banques européennes défaire ce que nous ne faisons pas nous-mêmes, les exigences doivent être les mêmes pour tous ".

Et aujourd'hui, comme cela s'est produit ailleurs, une dizaine de familles spoliées ont porté plainte contre la banque et contre l'Israel Land Development Company, créée par le Congrès sioniste pour permettre aux candidats à l'immigration pendant l'entre-deux-guerres d'acquérir des terres en Palestine. Du coup l'affaire est revenue sur la place publique en faisant un certain bruit et en mettant en lumière ce que reconnaît le président de la commission pour la restitution des propriétés en Israël des victimes de la Shoah : " Je pense, quant à moi, qu'il n'y a aucune raison de cacher la vérité, à savoir que les banques se comportent partout de la même manière. "

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