Organismes de retraites complémentaires : Les salariés veulent garder leur convention31/03/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/03/une-1655.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Organismes de retraites complémentaires : Les salariés veulent garder leur convention

Depuis la journée nationale de grève du 22 mars dans les caisses de retraite complémentaire contre le démantèlement de la convention collective nationale, au Groupe Malakoff à Saint-Quentin-en-Yvelines, le climat reste à la mobilisation.

Dès le lendemain dans les services, nous avons commencé à préparer la suite : organiser un départ groupé pour la manifestation prévue à Paris juste au retour des vacances scolaires, le 17 avril, et la liaison avec les collègues qui se réuniront sur place. Pour tout le monde il ne fait pas de doute qu'il faudra être encore plus nombreux.

Le 22, nous étions plus de 200 réunis en assemblée à la cafétéria du groupe Malakoff à Saint - Quentin - en - Yvelines, à l'appel unitaire de tous les syndicats, et plus de 60 au rassemblement parisien parmi les 3 000 ou 4 000 manifestants de l'ensemble des caisses de retraites devant l'AGIRC, organisme qui coiffe les caisses de retraite complémentaire et où se tenait la réunion syndicats-patronat. Nous avons retrouvé bon nombre d'anciens collègues du Groupe. C'était le plus fort mouvement depuis les grèves qui avaient donné naissance à la convention collective dans les années 1970.

Celle-ci est remise en cause par le MEDEF sous prétexte d'application des 35 heures. L'annualisation du temps de travail sur la base de 1 600 heures fait table rase des avantages liés à l'ancienneté : pour les plus de 20 ans d'ancienneté, 4 jours de congés supplémentaires et une heure de travail de moins par semaine. Au Groupe Malakoff où plus de 80 % du personnel a plus de vingt ans d'ancienneté, le passage aux 35 heures version patronale nous donnerait moins d'une journée par an. Les patrons chiffrent néanmoins le coût du passage aux 35 heures à 5 % et nos salaires sont donc bloqués depuis deux ans.

Les 35 heures sont aussi l'occasion d'introduire la variabilité avec la possibilité de 42 heures de travail effectif pour les périodes de haute activité, jusqu'à 16 semaines dans l'année. Comme si on pouvait parler de travail saisonnier dans les caisses de retraites ! Mais vu les sous-effectifs chroniques dans les services, nul doute que les patrons ne se priveraient pas d'utiliser cette possibilité pour faire face aux échéances trimestrielles de paiement des retraites, ou par exemple pour faire face aux remboursements de la mutuelle après une épidémie de grippe, etc., pour ne plus même embaucher de CDD.

Si l'on ajoute les conditions de travail qui s'aggravent du fait du non-remplacement des départs, les salaires qui diminuent et l'insécurité de l'emploi, la coupe est pleine et nous sommes de plus en plus nombreux à l'exprimer.

Il faut dire qu'au Groupe Malakoff la chef du personnel a contribué, malgré elle, à la mobilisation : en même temps que la diffusion du tract syndical, arrivait dans tous les services la notice nous expliquant que, pour compenser le retard dans l'application des 35 heures, nous aurions... une journée au bout de 7 mois pour les uns, ou au bout de 14 mois pour la grande majorité. Après explication de texte, la note a été prise pour ce qu'elle est : une provocation.

La journée de grève du 22 mars a été un succès bien que le MEDEF ait campé sur ses positions. Nous nous préparons pour le 17 avril.

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