Mont-Blanc : L'enquête judiciaire coincée dans le tunnel31/03/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/03/une-1655.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Mont-Blanc : L'enquête judiciaire coincée dans le tunnel

Les familles des 39 victimes de l'incendie du tunnel du Mont-Blanc ont commémoré le premier anniversaire de cette catastrophe du 25 mars 1999, en faisant entendre leur exaspération.

En effet, un an après la catastrophe, l'enquête piétine. Les familles attendent toujours de savoir ce qui s'est exactement passé ce jour-là et la part de responsabilité des sociétés concessionnaires du tunnel du Mont-Blanc, notamment la société des Autoroutes et tunnel du Mont-Blanc (ATMB).

A ce jour, il faut bien constater que, bien que le rapport Marec, commandé par le ministère des Transports, mettait en cause, en juillet dernier, les responsables des sociétés aussi bien côté français qu'italien, à cause d'une ventilation insuffisante, à ce jour la seule personne mise en examen a été un lampiste, en l'occurrence le chauffeur du camion qui a pris feu dans le tunnel, à l'origine de la catastrophe.

En théorie, les familles devront encore attendre juin prochain pour connaître les résultats d'une reconstitution qui doit avoir lieu en avril, et donc la part de responsabilité de l'ATMB.

L'ATMB, que préside actuellement un ancien directeur de cabinet de Chirac, est une affaire fort prospère (50 millions de francs de bénéfice net par an). Ses présidents successifs n'ont cependant jamais fait le choix d'investir dans la sécurité. La réouverture du tunnel à la circulation routière - qui n'est pas sans déclencher de polémiques avec les partisans du ferroutage, le transport des marchandises par chemin de fer - dépend d'ailleurs des travaux que l'ATMB est censée faire pour assurer des conditions de sécurité supérieures.

L'ATMB, qui appartient à 80 % à l'Etat, outre la gestion du côté français du tunnel, avait comme fonction annexe d'offrir à des hommes politiques une situation dorée, dont a bénéficié par exemple Balladur qui la présida de 1968 à 1981.

Si, demain, l'enquête judiciaire confirmait le rapport Marec et mettait en cause l'absence d'investissements en matière de sécurité de l'ATMB, est-ce que cela mettrait en cause l'actuel président, est-ce que cela pourrait s'étendre également aux précédents présidents de l'ATMB ? Voilà des questions sur lesquelles les juges chargés de l'affaire ne semblent pas pressés de se prononcer...

Partager