Martinique : La justice s'attaque aux militants31/03/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/03/une-1655.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Martinique : La justice s'attaque aux militants

En Martinique, le tribunal correctionnel de Fort-de-France vient de condamner lourdement Roger Lanoix, un militant syndical de la CDMT (Centrale démocratique martiniquaise des travailleurs), pour des incidents qui se sont déroulés lors de la grève de Délifrance-Continent. Ce mouvement, qui avait éclaté fin octobre 1999, opposait les salariés de ce magasin à leur patronne qui voulait licencier sept employés. Après deux mois de conflit et d'affrontements, les employés avaient en partie obtenu gain de cause avec la réintégration de trois salariés, et une mesure d'attente pour les quatre autres.

Mais la patronne, qui n'avait pas hésité à recruter des vigiles durant le conflit, ne voulait pas en rester là. Une plainte pour violences et atteinte à la liberté du travail fut déposée contre certains salariés et des syndicalistes qui les avaient soutenus dans leur lutte. La justice vient de rendre son verdict, condamnant Lanoix à 6 mois de prison avec sursis, 2 ans de privation de droits civiques, 20 000 F à payer à la gérante, plus 3 000 F à payer à chaque salarié qui s'était rangé du côté de la patronne.

D'autres militants de la CGTM ou de la CDMT sont encore poursuivis en justice, suite aux durs conflits qui ont récemment opposé les travailleurs au patronat martiniquais.

La justice, si peu pressée de faire respecter les droits des salariés ou de condamner les violences des milices patronales, montre de quel côté elle penche en poursuivant et en condamnant lourdement des militants syndicaux. Ce qui est visé, c'est tout simplement le droit des travailleurs à se défendre contre les agressions créées délibérément par les patrons de l'île. Mais il n'est pas dit que, même avec l'appui de la justice, le patronat parvienne à museler les travailleurs !

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