La suppression de la gynécologie médicale : Les économies budgétaires contre la santé31/03/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/03/une-1655.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

La suppression de la gynécologie médicale : Les économies budgétaires contre la santé

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté le 25 mars à Paris contre la disparition progressive de la gynécologie médicale, une spécialité que les gouvernements s'emploient à faire disparaître depuis une quinzaine d'années. Et celui de Jospin ne mène pas une politique différente de ses prédécesseurs.

Ceux qui veulent voir disparaître cette spécialité invoquent le fait qu'il s'agit d'une spécificité française, que d'autres pays développés, en Europe notamment, ne connaissent pas. Comme s'il était défendable de s'aligner sur l'offre la plus basse en matière de santé. En suivant cette argumentation, les mêmes justifieront demain de restreindre l'accès des plus petits enfants dans les crèches ou les classes maternelles ! Quant au fait que la spécialité de la gynécologie chirurgicale est toujours reconnue - à la différence de la gynécologie médicale dont le diplôme est supprimé depuis quatorze ans -, c'est une bien piètre consolation. Les défenseurs des gynécologues ont bien raison de dire qu'il vaut mieux prévenir et dépister les maladies, plutôt que de les guérir en opérant et en mutilant.

En fait, il en va de cette question comme de bien d'autres liées à la santé. La disparition de la gynécologie médicale est voulue pour une sordide affaire d'économies. En voulant obliger les femmes à passer par des médecins généralistes pour traiter de leurs problèmes, plutôt que par des spécialistes dont les honoraires coûtent évidemment plus cher en remboursements à la Sécurité sociale, les gouvernements voudraient surtout réaliser des économies.

Alors, que les femmes veuillent conserver et faire respecter leurs acquis en matière de santé, c'est tout à fait légitime. Il n'y a que les esprits bornés des responsables gouvernementaux, plus habitués à tailler dans les budgets qu'à se pencher sur les problèmes humains et les besoins de la population, pour ne pas comprendre que les femmes n'ont pas forcément envie de confier leurs problèmes gynécologiques à leur généraliste, aussi compétent soit-il dans le traitement d'autres problèmes de santé.

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