Enseignement : Allègre parti, les revendications des enseignants restent à imposer31/03/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/03/une-1655.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

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Enseignement : Allègre parti, les revendications des enseignants restent à imposer

Lundi 27 mars, Jospin annonçait son remaniement ministériel, avec notamment Jack Lang à la place d'Allègre, comme ministre de l'Education nationale, et Jean-Luc Mélenchon comme ministre délégué pour l'Enseignement professionnel.

Jack Lang, les enseignants le connaissent : il a déjà été ministre de l'Education nationale, pour une période assez brève, il est vrai, d'avril 1992 à fin mars 1993. Il s'était illustré entre autres en cédant près de 2 milliards de francs à l'enseignement privé !

Si Jospin a lâché son " ami " Allègre, c'est que le mécontentement et la mobilisation dans l'Education ne faisaient qu'augmenter de jour en jour. Vendredi 24 mars, c'est plus de 100 000 manifestants qui se sont retrouvés dans la rue à Paris pour crier leur colère, sans compter les dizaines de milliers de manifestants qui étaient restés dans les villes de province ! Cette manifestation énorme et très dynamique n'a fait que renforcer la détermination de tous. Mardi 28 mars, les enseignants se sont retrouvés une nouvelle fois dans la rue pour marteler qu'ils sont prêts à aller jusqu'au bout. Une nouvelle manifestation était prévue pour jeudi 30 mars, et déjà aux assemblées générales qui réunissent, après chaque manifestation, depuis des semaines, les enseignants en lutte pour discuter et décider du mouvement, il a été question de maintenir la pression pendant les vacances scolaires d'avril.

En effet les problèmes restent entiers. Les réformes d'Allègre, et en particulier la charte de l'enseignement professionnel intégré, Jack Lang ne s'est pas engagé à les retirer pour l'instant. Il ne s'est pas engagé non plus à titulariser sans conditions les précaires. Il ne s'est pas engagé à créer les dizaines de milliers de postes d'enseignants, de personnels de service, de surveillants, qui seraient nécessaires. Les syndicats estiment à près de 30 000 le nombre de postes qu'il faudrait créer rien que pour le secondaire, et c'est sans compter les dizaines de milliers de postes d'ATOSS (les personnels de service qui sont indispensables au fonctionnement des établissements), sans compter tous les postes qu'il faudrait créer dans le primaire. Rappelons que le dérisoire milliard cédé par Jospin ne permettait que la création de 5 000 postes pour 70 000 établissements soit 0,07 poste par établissement et pour une seule année, car ce milliard est prévu comme une contribution exceptionnelle.

La délégation des représentants des enseignants en lutte, élus à l'issu des assemblées départementales, a donc fait de nouvelles demandes pour être reçue par le ministre. Le ministère a changé de tête, mais pour l'instant rien d'autre n'a changé. Les enseignants sont toujours aussi déterminés. Il va falloir que Jack Lang cède s'il ne veut pas risquer un passage au ministère de l'Education nationale encore plus bref qu'il y a sept ans !

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