SEM Gravelines-Nord : En grève contre les horaires déments24/03/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/03/une-1654.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SEM Gravelines-Nord : En grève contre les horaires déments

Depuis le 8 mars, les 24 ouvriers de la SEM (Soudure Entretien Montage) sont en grève. Alors que déjà, avec les 35 heures, notre horaire est annualisé sur 1 600 heures avec des semaines travaillées de 6 jours, le patron voulait imposer en plus un week-end sur quatre d'astreinte. Un week-end pendant lequel il faudrait rester à côté de son téléphone et venir travailler dès que le patron appelle. Et tout ça sans compensation.

Devant notre refus, le patron a menacé d'instituer une semaine de 35 heures de travail de quatre jours, trois jours de 10 heures (avec deux heures de pauses, soit 12 heures de présence par jour) et un jour à 5 heures, deux équipes travaillant en décalé dans la semaine. Avec en plus le fait que travailler quatre jours par semaine au lieu de cinq entraînerait une perte de 2 680 F par an de prime de panier.

Ce chantage a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.

Les conditions de travail dans l'entreprise sont déjà difficiles. Les horaires ne sont pas marqués et peuvent changer du jour au lendemain. On peut travailler une fois de nuit, puis le lendemain d'après-midi et le jour suivant du matin, sans que le délai légal de 11 heures entre deux postes soit respecté. Les salaires sont au minimum de la grille de la métallurgie, à peine plus que le Smic, avec une prime de panier de 60 F par jour. Le plus haut salaire ouvrier tourne autour de 7 200 F. Et puis le patron fait constamment pression. Il téléphone à domicile pour changer les horaires la veille pour le lendemain. Celui qui n'arrive pas à se libérer pour venir travailler se voit menacé de sanction et doit trouver lui-même un remplaçant en téléphonant à des collègues.

Pourtant, l'entreprise doit rapporter pas mal de bénéfices puisque ce petit patron possède 17 chevaux de course.

La colère montait depuis quelque temps. Quand le patron a proposé la nouvelle organisation horaire, nous avons tous décidé de nous mettre en grève. En cas de travail le week-end, nous demandons d'être payés le samedi à 50 % (au lieu de 25 % actuellement), d'avoir une prime de panier de 100 F le week-end et que le délai de prévenance en cas de travail de week-end soit de 48 heures Nous demandons une semaine de 35 heures à quatre jours de huit heures et le vendredi trois heures de travail. Nous réclamons aussi une prime annuelle, l'assurance qu'il n'y aura pas de sanctions contre les grévistes et le paiement des jours de grève.

Dans la première nuit de la grève, le patron a forcé une clôture de l'entreprise en arrachant les piquets en béton et il a voulu sortir du matériel. Les grévistes présents ont couru bloquer la route et se sont fait foncer dessus par le camion. Mais finalement, le matériel est resté sur place. Autre manoeuvre d'intimidation, un huissier est passé chez chacun des grévistes pour porter une assignation au tribunal. Nous avons obtenu une victoire morale, car le patron a été débouté et le juge a reporté à 8 jours pour un autre référé.

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