La transparence du chocolat24/03/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/03/une-1654.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

La transparence du chocolat

Cela faisait longtemps qu'il en était question, mais cette fois c'est décidé : le Parlement de Strasbourg a voté en majorité le droit pour les fabricants d'appeler " chocolat " un produit qui pourra contenir jusqu'à 5 % de graisses végétales autres que du beurre de cacao. Et qui plus est les consommateurs n'en seront pas informés, car il n'y aura aucune obligation de mentionner quoi que ce soit sur les étiquettes.

Tous ceux qui croyaient en la " transparence ", dans la " défense des consommateurs ", dans une Europe luttant contre la " malbouffe " venue des USA, peuvent en tirer la conclusion évidente : toutes ces belles paroles ne pèsent guère face aux trusts.

Car ce sont les trusts du chocolat, et produits assimilés, comme Nestlé, Mars, Suchard, etc., qui ont imposé leur volonté. Les graisses végétales autres que le cacao, comme le beurre de karité ou l'huile de palme, sont bien moins chères. On en introduira donc dans le chocolat sans le signaler, et sans doute sans baisser les prix. 5 % diront certains, ce n'est pas grand-chose. Mais d'une part cela peut nettement modifier le goût, et d'autre part il est vraisemblable que ce pourcentage sera dépassé, car il n'existe pas de méthode sûre pour contrôler ce chiffre, et de toute manière le Parlement européen refuse une méthode déterminée pour contrôler la teneur en " mauvaises " graisses.

Alors la décision étant prise, en avant vers les 10, les 15, les 20 %, voire davantage, de graisses non cacaotées !

Les consommateurs - et les paysans producteurs de cacao - seront chocolat.

Partager