La Poste - Paris 20e : Non à l'alourdissement de la charge de travail24/03/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/03/une-1654.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste - Paris 20e : Non à l'alourdissement de la charge de travail

A Paris 20, les facteurs sont en grève contre la manière dont la direction entend appliquer les 35 heures.

Bureau après bureau, et même service après service, La Poste poursuit les réorganisations qui visent à économiser du personnel, sous prétexte de 35 heures. A la poste du 20è arrondissement de Paris, une réorganisation est encore à venir pour le centre de tri. Elle a déjà eu lieu aux guichets où la direction voulait supprimer deux emplois. Une grève avait permis d'en sauver un. Et c'est maintenant au tour du service de distribution du courrier d'être visé par un alourdissement de la charge de travail.

Cinq "scénarios" différents (c'est le vocabulaire de la direction) ont été présentés. Ils ont en commun de se traduire par une augmentation de la charge de travail et une dégradation du point de vue des usagers puisque, dans tous les cas, la tournée de l'après-midi est supprimée.

En fait, on ne nous a laissé que le choix des nuances : finir à 12 h 52 ou à 13 heures ; disposer d'un samedi libre sur deux ou bien d'un week-end de trois jours toutes les trois semaines. Une autre question bidon concerne l'organisation des tournées. Ou bien le découpage actuel de l'arrondissement en 41 quartiers serait maintenu, mais avec seulement trois facteurs par quartier au lieu de quatre, ou bien nous serions maintenus à quatre... mais avec un découpage sur 32 quartiers. Ce qui revenait à nous demander : préférez-vous des quartiers plus étendus ou être moins nombreux sur les quartiers actuels...

Car l'objectif de la direction était de retirer 40 facteurs sur les 164 qui partent actuellement en tournée tous les jours pour distribuer le courrier. Dans l'immédiat, ils seraient affectés au tri du courrier, mais il est à craindre que les effectifs du tri soient ensuite réduits, douze suppressions d'emplois étant déjà programmées. C'est pourquoi une pétition de la CGT, s'opposant à toute réduction d'effectifs, fut massivement signée.

Lundi 13 mars, le receveur ayant cru bon de venir à la prise de parole, il a entendu en direct ce que nous pensions de ses projets. Comme l'assemblée durait trop longtemps à son goût, il a annoncé qu'il nous compterait grévistes toute la journée si nous ne reprenions pas le travail. Nous avons alors été plus de quatre-vingts à le prendre au mot, et la grève a duré trois jours. Nous nous sommes rendus à la direction des bureaux de l'Est parisien, tout en distribuant en chemin un tract aux usagers.

Quand la direction a reçu les syndicats, ce fut pour leur expliquer qu'il n'avait jamais été question de supprimer douze emplois. Comme l'a dit un collègue, on avait dû faire un cauchemar... Mais pour le découpage de l'arrondissement, là il n'y avait pas de mirage, la direction maintenait une diminution du nombre de quartiers, mais à 35 au lieu de 32.

Après ce premier recul de la direction, nous n'étions plus qu'une cinquantaine à vouloir continuer la grève et le travail a repris. Mais la direction n'ayant pas renoncé à aggraver nos conditions de travail, le problème n'est pas réglé. Lundi 20 mars, 42 facteurs se sont mis à nouveau en grève.

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