Peugeot - Sochaux : La direction, les doigts dans la porte10/03/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/03/une-1652.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Peugeot - Sochaux : La direction, les doigts dans la porte

La mise en place de la flexibilité aux usines Peugeot, à Sochaux, vient de connaître un petit couac. Même si rien n'est changé sur le fond, la direction s'est fait prendre les doigts dans la porte, ça s'est su et c'est une bonne chose.

Profitant de la loi Aubry sur les 35 heures, Peugeot, depuis des mois, a avancé ses pions dans plusieurs directions : travail du samedi en horaires "affichés", temps de pauses non comptabilisé dans les horaires de travail et tentatives fractionnement des congés payés d'été.

Le patron attend beaucoup de ce fractionnement, puisqu'il en espère, s'il arrive à ses fins, un supplément de fabrication de 55 000 voitures sur l'année. Et surtout, c'est une façon - en matière de congés -d'individualiser la situation de chaque salarié. La maîtrise a donc demandé à chacun de placer une semaine de congés payés en dehors de la période fin juillet-fin août 2000. Pour appâter en faveur de cette proposition, deux jours supplémentaires de congés étaient offerts à ceux qui acceptaient le fractionnement et, de plus, la hiérarchie a tout fait pour satisfaire les choix de dates demandées.Pour cette première année, c'est bien entendu l'intérêt de la direction d'essayer d'obtenir l'adhésion volontaire d'une partie du personnel à ce fractionnement.

Pour officialiser ce fractionnement, le code du travail impose l'accord d'une majorité des délégués du personnel. Pour ne pas prendre le risque d'être désavouée, la direction a fait contrôler indirectement l'avis des délégués par leurs directions syndicales respectives. Une façon de procéder dénoncée à juste raison par la CGT, qui a porté plainte.

Le tribunal condamne effectivement Peugeot à refaire une consultation des délégués dans les règles (anonymat des votes) et, en attendant, " interdit à la société PCA de mettre en application ledit fractionnement..."

Inutile de dire que cela a été le tollé dans l'usine de la part des courtisans du patron, vexés comme des poux.

Une nouvelle consultation des délégués est prévue le 6 mars. Au bout du compte, la direction arrivera peut-être à ses fins. En tout cas, tout le monde a pu se rendre compte que Peugeot s'assoit sans hésiter sur la légalité quand ça l'arrange. Cette fois, ça n'a pas marché !

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