Péchiney Aluminium Dunkerque : La grève continue03/03/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/03/une-1651.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Péchiney Aluminium Dunkerque : La grève continue

A l'usine Pechiney Aluminium Dunkerque, la grève démarrée lundi 21 février se poursuit ainsi que l'occupation de l'usine. Comme la direction campe sur ses positions, ne propose que quelques jours de repos sup_ plémentaires que nous financerions nous-mêmes par le blocage des salaires et la baisse des primes, nous continuons.

Cette deuxième semaine voit même un renforcement de la grève. Les opérateurs qui avaient pris des congés payés sont revenus et nous ont rejoints dans notre volonté de faire reculer la direction. Quelques non-grévistes de la première semaine nous ont aussi rejoints. Cela fait qu'il y a maintenant 80 % des 400 opérateurs en grève, et 50 % des 120 employés, techniciens, agents de maîtrise.

Tous les jours une assemblée générale d'environ 200 personnes a lieu pour faire le point sur la situation et voter la poursuite.

Presque chaque jour aussi le directeur et quelques cadres tentent d'entrer dans l'entreprise. Mais aucun non-gréviste ne rentre et aucune production ne sort. Les cuves d'électrolyse continuent de fonctionner sans problème - c'est une nécessité technique - , ce qui démontre une fois de plus que ce n'est pas la direction qui fait fonctionner l'entreprise, mais bien les ouvriers et les techniciens. Et l'aluminium produit est coulé en rebut non commercialisable.

Lundi 28 nous sommes allés manifester à Paris devant les bureaux de Pechiney. Avec les délégations d'autres entreprises, nous étions une centaine à nous faire entendre du PDG Rodier et de ses cadres réunis. Nous demandions que Rodier s'explique sur la politique du groupe. Pour toute réponse, il nous fallait accueillir par autant de policiers et proposait que quelque sous-fifre sans pouvoir rencontre une délégation de six d'entre nous, ce que nous avons refusé.

Deux entreprises, « Aviatube » à Carquefou (LoireAtlantique) et Montreuil-Juigné (Maine-et-Loire), continuent elles aussi la grève, que les travailleurs, de ces entreprises ont démarrée avant nous, pour des revendications semblables, face à une direction qui veut nous arnaquer en s~appuyant sur la loi Aubry des 35 heures. A Saint-Jean-de-Maurienne en Savoie, les syndicats ont aussi appelé à une journée de grève. A Rhenalu Neuf-Brisach dans le Haut-Rhin et Issoire près de Clermont-Ferrand les syndicats appellent aussi à des débrayages de 4 heures.

Effectivement il est nécessaire que le maximum de salariés du groupe s'unissent pour faire échouer les plans de la direction, qui vise 15 % de profits en réduisant nos revenus et en augmentant la productivité et la charge de travail. D'autant plus qu'à l'occasion de la fusion avec les groupes Alcan et Algroup ce sont les milliers de suppressions d'emplois envisagés par les directions qu'il faudra empêcher.

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